Wendel rompt avec son héritage d'avant-crise

vestissementWendel a présenté un nouveau visage, jeudi, à l'occasion de la Journée des investisseurs. Plus sage que celui d'avant-crise : moins de dettes, des acquisitions plus petites, et une réduction de la voilure.Première manifestation de cette volonté, Wendel continue de repousser le mur de dettes qui se profile devant lui. Le report de 1,23 milliard d'euros de dettes bancaires a notamment été conclu. Depuis le début de l'année, Wendel est parvenu à reculer de deux ans ses échéances bancaires. En outre, près de 950 millions d'euros ont été remboursés. Désormais, la société n'a plus aucun rendez-vous avant février 2011. Toutefois, l'endettement reste massif puisqu'il atteignait le 30 novembre 7,34 milliards d'euros, en incluant le financement de l'opération sur Saint-Gobain. Wendel dispose d'une trésorerie de 2,25 milliards d'euros.ruptureCet ensemble de mesures permet « d'envisager à partir de 2010 de nouveaux investissements dans des secteurs porteurs de croissance », estime Frédéric Lemoine, le président du directoire. Véritable rupture avec la stratégie de son prédécesseur, Jean-Bernard Lafonta, il vise des acquisitions qui ne dépasseront pas quelques dizaines de millions d'euros. La société entend toutefois recourir au co-investissement pour augmenter sa force de frappe. Frédéric Lemoine a circonscrit son terrain de chasse au territoire européen, notamment en France, en Allemagne et au Benelux. « Nous avons beaucoup à faire également pour aider nos participations à réaliser des acquisitions », a-t-il ajouté.Justement, Wendel s'emploie bon an mal an à faire sortir son portefeuille de la crise. Après avoir obtenu un accord pour Materis en juin et un moratoire pour Deutsch en août, la société d'investissement a trouvé une issue pour son spécialiste néerlandais des revêtements, Stahl. Wendel injectera 60 millions d'euros dans la société, en échange d'une réduction de sa dette de 359 millions à moins de 200 millions d'euros. Un accord trouvé au détriment de Carlyle, co-investisseur, qui perd ses titres. Wendel, pour sa part, passe de 48 % à 92 % du capital. « Nous n'avons pas les mêmes horizons de temps d'investissement que Carlyle », a déclaré, laconique, Frédéric Lemoine.Plus inattendu, Frédéric Lemoine a annoncé la cession d'une partie de ses options sur Saint-Gobain. Ces produits dérivés, utilisés pour se protéger contre une baisse du cours du fabricant de matériaux, ont prouvé leur utilité pendant la crise. L'opération permet de faire rentrer 163,4 millions d'euros dans les caisses, mais augmente le risque lié à Saint-Gobain. Une manière de démontrer, pour Frédéric Lemoine, la confiance placée par Wendel dans la société. L'actif net réévalué au 30 novembre s'est établi à 52,20 euros par action, en croissance de 40,3 % depuis le 26 août. Jeudi, le titre Wendel a clôturé en baisse de 1,19 %, dans un marché en légère hausse.
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