En Allemagne, la renaissance des apprentis

En Allemagne, l'apprentissage demeure une voie naturelle de formation pour ceux qui ne poursuivent pas leurs études à la fin de leur scolarité. Certes, le nombre de contrats d'apprentissage est en recul. Selon les données de l'Institut fédéral de la formation professionnelle, la BIBB, le nombre de contrats d'apprentissage signés durant l'année scolaire 2009-2010 a reculé de 0,8 % sur un an à 560.073 et même de 13 % par rapport à 2007. Mais ce chiffre doit être mis en regard avec deux faits qui contribuent à réduire le nombre de candidats : la part croissante des jeunes poursuivant leurs études à l'université et, surtout, la situation démographique. En réalité, de plus en plus de postulants trouvent un poste d'apprenti. En 2010, 89,9 % des candidats ont ainsi trouvé une place contre 88,5 % en 2009 et 85,1 % en 2007. La tendance est donc à la hausse, après une quinzaine d'années de recul continuel. Le gouvernement fédéral veut y voir un succès du « pacte national pour l'apprentissage » signé en 2004 par l'Etat fédéral, les Länder et le patronat. Ce pacte vise à développer l'apprentissage financé par les entreprises afin de favoriser l'insertion professionnelle. Avec succès, puisque, en 2010, le financement privé de l'apprentissage représentait 92,7 % de l'ensemble des contrats, contre 89,1 % en 2003. Les entreprises ont donc joué le jeu, même si la sévère crise de 2009 a un peu ralenti le mouvement. Une situation complexeCependant, la situation devient désormais complexe : l'Allemagne va manquer de main-d'oeuvre qualifiée dans les années à venir, alors que le nombre de jeunes potentiellement candidats à l'apprentissage reculera de 17 % d'ici à 2020. Du coup, le nouveau pacte, prolongé jusqu'en 2014 en octobre dernier, vise à renforcer la formation tant à l'école que dans l'entreprise. Car actuellement, les entreprises restent mécontentes de leurs apprentis : 74 % des patrons interrogés en mars dernier par la chambre de commerce et d'industrie allemande, la DIHK, jugeaient ainsi leurs apprentis pas suffisamment « mûrs », tandis que, selon les syndicats, 1,5 million de jeunes entre 20 et 29 ans n'ont pas achevé leur apprentissage. Romaric Godin, à Francfort
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