La hausse des prix dans la zone euro franchit la barre des 2 %

Nouveau casse-tête pour Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne (BCE). Les prix à la consommation au sein de la zone euro affichent une hausse de 2,2 % en décembre contre 1,9 % en novembre, selon une première estimation d'Eurostat. La BCE, qui multiplie les interventions sur le marché obligataire pour soutenir la Grèce, le Portugal, l'Espagne, ou encore l'Irlande, se retrouve donc avec un taux d'inflation supérieur à son objectif à long terme de 2 %.Il faudra attendre le 14 janvier pour avoir une ventilation détaillée des hausses de prix. Mais les principaux coupables sont déjà identifiés. « La hausse des prix des matières premières devrait être le facteur principal derrière la progression de l'inflation en décembre », souligne BNP Paribas. Les cours du pétrole ont gagné 7 euros sur le seul mois de décembre, la plus forte hausse depuis plus de deux ans. Les prix à la pompe commencent à s'affoler. En France, le gazole se vendait en moyenne 1,21 euro le litre fin 2010 et le super sans plomb (SP 95) 1,40 euro. On est encore loin des records de 2007 où le SP 95 approchait 1,50 euro le litre. Le pétrole avait alors atteint un sommet de 147 dollars le baril contre un peu moins de 90 dollars hier. Mais de nombreux économistes estiment que le brut franchira la barre des 100 dollars cette année. Le café bat son recordLes prix des matières premières agricoles flambent également. Les cours du coton sont à un plus-haut historique et ceux du sucre à un sommet de 29 ans. Le café atteint un record inégalé depuis 13 ans et le blé a gagné 70 % depuis le début de l'année. Même si les matières premières ne constituent qu'une faible part du prix total des denrées alimentaires, la hausse de leurs prix finit par affecter ceux de l'alimentation. En dehors de l'énergie et de l'alimentation, les prix à la consommation restent toutefois très sages. L'inflation sous jacente a même reculé à 1,1 % en décembre contre 1,2 % en novembre, selon les estimations de Barclays. « En fait, en dehors de l'Allemagne, le marché du travail au sein de la zone euro reste déprimé, ce qui devrait peser sur la demande intérieure » et donc les prix, estime Barclays. Même constat chez BNP Paribas. « Les anticipations d'inflation demeurent toujours modérées », estime la banque. Quant à la BCE, elle devrait « laisser ses taux d'intérêt inchangés jusqu'en 2012 ». Xavier Harel
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