Obama rêve d'une cohabitation réussie avec les républicains

Déjà vu » : en français dans le texte, l'expression est d'usage aux Etats-Unis. Et sans doute particulièrement ces temps-ci. Un éditorialiste remarque ainsi qu'à la fin de l'an dernier, « on aurait pu croire que Barack Obama avait sous-traité sa présidence à Bill Clinton ». Comme l'ancien président démocrate, l'actuel, forcé à la même cohabitation après une défaite aux élections parlementaires de mi-mandat, a fait affaire avec les républicains et accepté de maintenir en l'état le dispositif de réduction d'impôts adopté sous l'ère Bush. Mieux, c'est Bill Clinton qui a été appelé à la rescousse pour faire la promotion de la mesure, peu appréciée de la base démocrate, car profitant aussi aux ménages les plus aisés. Reste à savoir maintenant si les similitudes s'arrêtent là ou si le président Obama va connaîre les mêmes déboires ? et les mêmes succès ? que le président Clinton. En 1995, ce dernier a livré des batailles homériques avec les républicains, en particulier sur le budget, paralysant même partiellement le pays à deux reprises, faute d'argent pour payer les fonctionnaires. Puis, il a réussi à élaborer un plan de réduction du déficit, permettant, grâce à une embellie conjoncturelle déjà en cours, d'afficher des comptes excédentaires, une exception dans l'histoire américaine. Selon les observateurs, Obama pourrait bien imiter Clinton. Au moins en ce qui concerne les déboires. Les républicains, et principalement la cinquantaine de nouveaux élus issus du mouvement du Tea party, qui prennent, avec le reste du Congrès, leurs fonctions ce mercredi, lui ont promis une offensive sur la réforme de la santé, qu'ils veulent ? sans réelle perspective de succès ? abroger. Bras de fer sur le budgetBeaucoup plus inquiètant est le bras de fer qui se dessine sur le budget. Non seulement les républicains ont juré de réduire de façon significative le déficit, mais en plus, comptent utiliser le plafond de la dette (actuellement fixé à 14.300 milliards de dollars), pour faire pression sur les démocrates. Au rythme où cette dette s'accroît, le plafond devra en effet être réhaussé au printemps ? si les républicains y consentent. Ils n'en font pas mine actuellement. Au-delà des rodomontades, les deux camps sauront sans doute négocier une baisse des dépenses comme ils l'ont fait pour les réductions d'impôts en fin d'année dernière. D'ailleurs, c'est grâce à cette injection d'argent frais dans l'économie, équivalent à un montant total de 858 milliards de dollars sur deux ans (contre 787 milliards de dollars pour le plan de relance économique adopté en février 2009), que le président Obama peut espérer doper la reprise, qui semble déjà bien enclenchée, et par là même, mettre en place un cercle vertueux, les revenus fiscaux remplissant les caisses de l'Etat.
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