Aviva juge à haut risque le pari asiatique de Prudential

Alors que son concurrent a annoncé lundi un projet d'acquisition à 35 milliards de dollars - AIA, la branche asiatique d'AIG -, Aviva réplique que l'Europe est sa priorité. Pour son directeur général, Andrew Moss, tout tient en deux chiffres : le marché de l'assurance-vie sur le Vieux Continent va grossir de 1,7 milliard de dollars d'ici cinq ans ; celui d'Asie (hors Japon) devrait progresser dans le même temps de 1,5 milliard. Certes, cela signifie un taux de croissance de 20 % en Europe, contre presque 100 % en Asie. « Mais la croissance en Europe est certaine et plus importante en termes absolus », souligne Andrew Moss.Selon lui, la stratégie de Prudential est à haut risque. « Je ne mettrais pas tous mes oeufs dans le même panier », estime Andrew Moss. À la suite du rachat d'AIA, 60 % des nouvelles primes de Prudential devraient provenir d'Asie, or Andrew Moss juge que cette région pourrait en fait se révéler moins intéressante que prévu. En particulier, la régulation pourrait se durcir pour mieux protéger les clients des pratiques de ventes parfois agressives des produits d'épargne. Enfin, tout en souhaitant « bonne chance » à Prudential, il estime que les acquisitions en Asie ont tendance à devenir très chères.la bonne approcheAviva estime que ses résultats annuels, présentés ce jeudi, prouvent que son approche mettant l'accent sur l'Europe est la bonne. En 2009, il a dégagé un bénéfice net de 1,3 milliard de livres (1,4 milliard d'euros), après une perte de 885 millions en 2008. Environ 90 % de ses profits proviennent d'Europe. L'Asie ne représente que 5 % en comparaison. Prudential y réalise actuellement le quart de ses bénéfices. Aviva ayant tenté de racheter Prudential en 2006, Andrew Moss - qui a été autrefois le patron de Tidjane Thiam, l'actuel directeur de Prudential - n'est-il pas tenté de lancer une nouvelle offre, maintenant que l'action de son concurrent a reculé de 16 % en quatre jours ? « Je me concentre sur ma stratégie actuelle et sur la croissance organique », répond Andrew Moss. Même s'il n'exclut rien par principe.Éric Albert, à Londre
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