La dette dans les nuages

Dans une course automobile, on appelle ça l'aspiration : se caler derrière une voiture qui vous protège ainsi du vent et au dernier moment, accélérer et la doubler ainsi sans effort avant la ligne d'arrivée. C'est ce qu'ont fait hier les voitures française et espagnole en profitant de l'accélération de la guimbarde grecque sur le circuit obligataire. À peine annoncé son plan de rigueur, plutôt bien perçu d'ailleurs - sauf par l'Hellène, qui a l'impression d'être tondu à coût de taxes, de retraites gelées et de salaires rabotés -, la Grèce a pris sur les chapeaux de roues le virage du marché obligataire pour y lever 5 milliards d'euros. Elle offrait une rémunération élevée pour un risque d'autant plus limité que ces mesures d'économies renforcent l'hypothèse d'une plus grande solidarité de la zone euro. Les investisseurs ont voulu monter à bord. Il y avait même trois fois plus de demandes que de places. Deux pilotes n'attendaient que cela : un Français, au bolide un peu lourd mais d'aspect rassurant, et un Espagnol, plus cabossé mais encore présentable pour quelques tours. Ils se sont placés dans le sillage du char bleu et blanc. Succès assuré. Au royaume de l'aveugle ?dipe, les borgnes sont rois. Et le marché a acheté les titres de dette français et hispaniques sans que Paris et dans une moindre mesure Madrid aient eu à faire monter les enchères pour engranger tout l'argent qu'ils convoitaient. Mieux, les obligations tricolores se sont mêmes parées de couleurs vertueuses comparé à leurs concurrentes grecques et espagnoles, qui ont donné un coup de turbo à leur course sur le marché. Messieurs les Athéniens, la France vous dit [email protected] Provost
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