Moins d'un salarié français sur trois s'estime « souvent » heureux au travail

Alors que la sortie de crise devient palpable, les salariés français affichent une toute petite forme. Les résultats de la cinquième édition du Baromètre Ipsos-Edenred « Bien-être et motivation des salariés français en 2011 », dévoilés par « La Tribune » et lors de la 21e édition du Congrès HR, montrent en effet que la satisfaction professionnelle et la motivation atteignent des scores historiquement bas et que les blocages structurels du marché du travail sur le long terme empêchent la plupart des salariés de se projeter dans un avenir professionnel. Le baromètre pointe deux signaux d'alerte : le sentiment cette année encore des cadres supérieurs de se « sur-impliquer » dans le travail (29 % contre 18 % un an plus tôt). Et, fait nouveau, la baisse du pourcentage de salariés « souvent » heureux au travail : 37 % en 2010 contre 31 % en 2011. C'est important « car une des caractéristiques du salarié français, c'est son investissement affectif au travail », analyse Antoine Solom, directeur général adjoint d'Ipsos Loyalty. Si le sentiment d'être « souvent heureux » au travail reste stable chez les ouvriers (22 %) et les employés (33 %), il diminue chez les agents de maîtrise (36 % en 2011, contre 39 % en 2010), les cadres (36 % contre 42 %) et les cadres sup (46 % contre 51 %).815 euros en plus par moisSatisfaits de leur degré d'autonomie dans le travail (82 %), les salariés le sont nettement moins lorsqu'il s'agit de leur rémunération fixe (34 %), des possibilités d'évolution au sein de leur entreprise (30 %) ou de leur rémunération variable (29 %). Cette attente en matière de pouvoir d'achat alimente pour une grande part leur démotivation : 40 % des salariés en 2011 se disent peu satisfaits sur ce sujet et 28 % pas satisfaits du tout, estimant qu'il leur faudrait 815 euros en plus par mois. « Les Français se sont radicalisés sur cette question. Ils veulent un demi-Smic en plus. C'est inatteignable, mais cela donne une idée de l'ampleur du malaise et de leur besoin immédiat de pouvoir d'achat », ajoute Antoine Solom.Les salariés français s'interrogent également sur la manière dont ils vont gérer l'allongement de leur vie professionnelle avec la réforme des retraites. « Cela augmente leur malaise car ils savent qu'ils devront travailler plus longtemps mais sans savoir avec quelles formations et quelles perspectives d'évolution », analyse Antoine Solom. Pour lui, les entreprises doivent faire porter leurs efforts sur « les fondamentaux du bien-être au travail », à savoir l'ambiance et les horaires de travail, des objectifs individuels motivants ou le soutien du n+1 dans les situations difficiles et « mieux prendre en compte les facteurs de motivation » comme la reconnaissance, la rémunération, le management, la charge de travail et le stress.
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