Le moral des entreprises et des ménages japonais s'infléchit

L'année 2011 devait être celle du redressement pour l'économie japonaise. Avec les destructions causées le 11 mars par le séisme et le tsunami, ces perspectives optimistes semblent s'être envolées, comme l'indique la banque du Japon (BoJ), qui a publié lundi les résultats du Tankan, son enquête de confiance trimestrielle, en distinguant les réponses relevées après le séisme, et celles avant. Un infléchissement est d'ores et déjà perceptible dans la plupart des secteurs, notamment dans celui, capital, des grandes entreprises manufacturières.Ainsi, la région du Tohoku, épicentre de la catastrophe, n'est pas un pôle industriel, mais elle compte tout de même quelques fleurons du composant électronique et de l'automobile. Surtout, la destruction du complexe nucléaire de Fukushima, toujours dans un état critique, oblige l'opérateur électrique de la région du grand Tokyo à rationner l'électricité, perturbant la belle mécanique du complexe industriel nippon. Les dizaines de sociétés inconnues qui fournissaient les composants indispensables aux pièces, voire aux produits finis « made in Japan », étaient déjà en situation de quasi-rupture de stocks avant le 11 mars. Aujourd'hui, certaines n'arrivent plus à suivre la demande, forçant en aval les assembleurs à ralentir la production. Les grands constructeurs automobiles japonais chiffrent en centaines de millions de dollars le manque à gagner.Concurrence coréenneEn revanche, les concurrents asiatiques profitent des ennuis des Japonais : le constructeur automobile sud-coréen Hyundai, redouté des Japonais sur les marchés mondiaux, n'enregistre lui aucun problème d'approvisionnement depuis le 11 mars.Quant à la consommation des ménages, elle pâtira grandement des conséquences de la crise nucléaire, qui durera des mois, voire des années. À Tokyo, où la vie semble presque normale, les Japonais s'astreignent à un nouveau mode de vie qu'ils résument par le terme local de jishuku : l'autodiscipline.Régis Arnaud, à Tokyo
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