L'action Rhodia renoue avec ses plus hauts niveaux depuis quatre ans

L'annonce du lancement d'une offre amicale de Solvay sur Rhodia a autant surpris les observateurs que ravi les actionnaires du chimiste français. Force est de constater qu'il s'agit là d'une belle revanche boursière pour un groupe, qui se négociait en Bourse à peine plus de 2 euros par action au pire de la crise financière. Ce lundi, le titre s'est envolé de 48,16 % pour atteindre 31,2 euros après s'être réajusté sur le prix de 31,6 euros par titre proposé par le groupe belge. Ce rachat arrive à point nommé pour les minoritaires de Rhodia, qui voyaient encore la valeur de leur participation fondre de près de 15 % depuis le début de l'année sur la base des cours de vendredi avant l'annonce. À titre de comparaison, Arkema, son comparable boursier le plus proche à la Bourse de Paris, affiche un gain de plus de 23 % par rapport à début janvier. Et cela en incluant la hausse de 2,32 % de lundi alimentée par la relance des spéculations autour d'autres opérations possibles de rapprochement dans l'industrie de la chimie. Dette asphyxianteEn dépit de sa forte revalorisation consécutive à l'offre de Solvay, l'action reste très en deçà de son pic historique du 1er octobre 2000 à près de 160 euros. Entre-temps, outre l'impact de la baisse généralisée des marchés actions au cours de la décennie écoulée, Rhodia a rencontré de fortes zones de turbulences. Au bord du dépôt de bilan en 2003 à cause d'une dette asphyxiante de plus de 2 milliards d'euros et de lourdes pertes, le chimiste a dû, sous l'impulsion de son actuel PDG Jean-Pierre Clamadieu, mener de vastes restructurations dont le groupe a récolté les premiers bénéfices en 2006. Mais le répit n'aura été que de courte durée. La crise économico-financière, qui a suivi, a fait replonger les comptes du chimiste dans le rouge, entraînant dans la foulée un effondrement de son cours de Bourse jusqu'à un plus-bas de 2,13 euros le 9 mars 2009. Aujourd'hui, l'offre de Solvay valorise Rhodia à 6,6 milliards d'euros (capitalisation boursière + dette nette), soit 7,3 fois son bénéfice courant avant intérêts, impôt, provisions et amortissements. Si ce ratio est supérieur à ce qu'auraient pu espérer les analystes, certains comme Didier Roman, gérant chez Tocqueville Finance, n'excluent pas l'hypothèse d'une surenchère. « Le groupe affiche un Ebitda plus élevé qu'en 2007 mais avec une valorisation de 20 % inférieure à celle de l'époque », note l'expert. Et d'ajouter : « L'offre de Solvay se traite un peu en dessous de la moyenne de ce qui a pu se faire ces dernières années dans le secteur. Par ailleurs, la position de Rhodia dans les émergents peut aiguiser les appétits. » Fabio Marquetty
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