« Le principal intérêt de cette opération ? Placer Jean-Pierre Clamadieu à la tête d'un groupe de 12 milliards d'euros de chiffre d'affaires au lieu de 5 ! » s'amuse un observateur parisien. Une fois n'est pas coutume, le patron du groupe racheté fait figure de véritable gagnant de l'opération. À 53 ans, Jean-Pierre Clamadieu, devenu PDG de Rhodia en 2008 après avoir effectué une bonne partie de sa carrière au sein de l'ex-Rhône-Poulenc, s'offre un véritable second souffle en tant que dauphin de Christian Jourquin, 63 ans, le directeur général de Solvay. À l'issue de l'opération, Jean-Pierre Clamadieu deviendra membre du comité exécutif du chimiste belge, au poste nouvellement créé de « deputy CEO » (directeur général adjoint), c'est-à-dire numéro deux. « Pressenti pour succéder à Christian Jourquin [...] lors du départ de celui-ci », selon les termes du communiqué, Jean-Pierre Clamadieu sera dans cette optique proposé comme membre du conseil d'administration de Solvay lors de l'assemblée générale de mai 2012. La relève ne devrait pas tarder. « J'ai 63 ans et la limite d'âge chez Solvay est de 65 ans », a confirmé Christian Jourquin lundi. « Mais nous devrons apprendre à nous connaître mutuellement. Il n'est pas évident d'être le premier dirigeant venu de l'extérieur dans un groupe vieux de 150 ans », a-t-il ajouté. Pur produit de la maison Solvay - il y a commencé sa carrière en 1971 au département finances -, le dirigeant belge met là le doigt sur les limites de l'exercice : pour que le rapprochement Solvay-Rhodia « prenne », M. Clamadieu devra y trouver sa place. L'homme en a la carrure : depuis plusieurs mois, cet ingénieur au corps des Mines faisait partie des candidats potentiels - même s'il n'était pas le plus pressenti - à la succession d'Anne Lauvergeon chez Areva. L'opération belge semble définitivement écarter cette hypothèse. A. T.

latribune.fr

04 Avr 2011, 21:23

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