Wall Street ne tient pas rigueur à Nasdaq OMX de sa dette

Visiblement, Nasdaq OMX a fait rêver le marché. Vendredi, le jour de l'annonce de son alliance avec l'IntercontinentalExchange pour contrer la fusion Nyse-Euronext-Deutsche Börse avec une offre à 11,3 milliards de dollars, l'action de l'opérateur transatlantique s'est envolée de 9,25 % et les prises de bénéfices restaient contenues ce lundi. Et pourtant, le rachat de l'activité actions de Nyse-Euronext ne sera pas sans conséquence sur l'endettement du groupe. Actuellement de 2,32 milliards de dollars, sa dette s'envolerait à 6,5 milliards de dollars à l'issue de l'opération, en prenant en compte celle de Nyse-Euronext (2,07 milliards à fin 2010) et le financement de la partie cash de l'offre (2,1 milliards pour Nasdaq OMX). D'emblée, Robert Greifeld a tenté de désamorcer ce qui pourrait bien être perçu comme une faiblesse dans cette bataille boursière, indiquant son intention d'utiliser les flux de trésorerie disponibles pour rembourser et se maintenir en catégorie investissement. Vendredi, Moody's a modifié la perspective de la note de Nasdaq OMX, de stable à négative, et Standard and Poor's l'a mis sous surveillance négative. Pour cette dernière, les données clés de Nasdaq OMX, au moins au départ, ne seraient plus celles d'une société en catégorie investissement. Standard and Poor's craint aussi qu'en étant évincé de cette catégorie par deux agences, Nasdaq OMX soit obligé de racheter aux investisseurs le souhaitant leurs obligations Nyse-Euronext, en raison de clauses rédigées en ce sens en cas de changement de contrôle.Pas d'intention de guerreÀ Francfort, l'heure est à l'attente de la réaction de Nyse-Euronext. « Il est vraisemblable que la préférence de Nyse-Euronext ira à Deutsche Börse, mais une prime de 19 % pourrait bien être trop élevée pour être ignorée », estiment dans une note les analystes de Barclays Capital. Compte tenu de son comportement par le passé, Barclays Capital ne voit pas Deutsche Börse se lancer dans une bataille boursière. Selon « Die Welt », Reto Francioni, son directeur général, n'en aurait effectivement pas l'intention. Mais Barclays Capital n'exclut pas de le voir relever légèrement son offre en introduisant un peu de cash : sa marge de manoeuvre sera toutefois limitée, là encore pour des raisons de notation. Au delà de 1 milliard d'euros de dette supplémentaire, le groupe verrait sa note dégradée par les principales agences. Christèle Frad
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