BP peut-il s'en remettre ?

Sans aucun doute, selon le directeur général du groupe pétrolier Tony Hayward qui tenait vendredi une conférence téléphonique avec les analystes financiers. « Les conséquences financières de cet accident seront sans conteste graves mais BP est une entreprise solide et nous avons encaissé de nombreuses tempêtes auparavant », a-t-il déclaré.D'un strict point de vue financier, les chiffres ne le démentent pas. L'ardoise de la catastrophe pour le pétrolier britannique, que le Crédit Suisse estime désormais à 37 milliards de dollars, est certes vertigineuse. D'ailleurs les agences de notation S&P, Fitch et Moody's viennent toutes de dégrader la notation crédit du pétrolier. Bénéfices époustouflantsMais les bénéfices dégagés par le groupe sont tout aussi époustouflants. En 2009, ses activités ont généré 27 milliards de dollars de cash. Il a versé à ses actionnaires 10,5 milliards de dollars de dividendes. Face à la pression de deux sénateurs américains qui demandent le gel des dividendes tant que le montant de la facture de l'accident ne sera pas totalement établie, la grande majorité des analyste financiers jugent BP capable d'assumer les deux. Une première provision pour faire face aux futurs coûts de la marée noire ?BP a déjà versé près d'un milliard de dollars - sera passée dans les comptes du 2ème trimestre mais la charge totale sera étalée « sur une longue période », a souligné Tony Hayward vendredi. Et les analystes soulignent la très forte capacité de recours au crédit du groupe.Éviter un phénomène de contagionEn revanche, BP va avoir les plus grandes difficultés à poursuivre dans les mêmes conditions ses activités nord-américaines, où il extrait près de la moitié de sa production pétrolière. Certains se demandent si, comme les banques l'ont fait pour leurs « actifs toxiques », le pétrolier ne va pas être tenté de séparer ses activités nord-américaines du reste de ses opérations pour éviter un phénomène de contagion. Robert Reich, ancien ministre de Bill Clinton, a même demandé que ces activités américaines soient placées sous administration judiciaire tant que la facture totale n'aura pas été arrêtée.BP va certainement s'en sortir, mais le sort de son directeur général, dont la tête est réclamée tous les jours par la presse américaine, semble, lui, plus incertain.
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