En 2006, Michel Pébereau (BNP Paribas) savait déjà pour la crise des subprimes

En 2006, Michel Pébereau savait. Selon le mensuel \"Au Fait\", qui publie une enquête sur l\'influence de l\'ex patron de BNP Paribas, il était totalement conscient qu\'une crise terrible couvait aux États-Unis. En décembre 2006, \"le monde entier ou presque vit dans l\'ignorance de la menace qui se précise outre-Atlantique. Lui, non\", indique dans son enquête pour le mensuel la journaliste Florence Autret (correspondante de La Tribune à Bruxelles). \"Sans rien en dire\" et en fin stratège qu\'il est, le personnage le plus influent de la finance française durant deux décennies pense déjà au coup d\'après. Fin 2006, il évoque devant un parterre de journalistes réunis à Bruxelles, principalement anglo-saxons, la nécessité de créer un système européen de supervision qui limiterait les dégâts pour le monde bancaire en cas de crash.Michel Pébereau ne jouit pas de la même notoriété en Europe qu\'en FranceSon mécanisme prévoyait que la surveillance des banques soit \"confiée à une autorité européenne et le financement de leur redressement - ou de leur fermeture - à un fonds paneuropéen\", indique le mensuel. L\'architecture \"inspirée du système européen des banques centrales, est une révolution, un abandon de souveraineté majeur, comparable à celui entrainé par la création de l\'euro\", ajoute la journaliste. Mais ne jouissant pas de la même notoriété sur la scène européenne qu\'en France, le banquier ne voit pas sa suggestion relayée.En 2008, un proche du banquier est chargé de réformer la supervision financièreCe n\'est que partie remise. En 2008, la place de Paris, dont Michel Pébereau est le membre le plus influent, envoie un de ses proches à Bruxelles, l\'ancien directeur général du FMI Jacques de la Rosière,  pour la représenter. Au mois d\'octobre de cette même année, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, en grande difficulté pour coordonner les opérations de sauvetage des banques, nomme Jacques de Larosière président d\'un groupe de huit experts dont la mission est de réformer la supervision financière en Europe. \"Le rapport est bouclé en cinq mois. Un an après, trois autorités de surveillance continentale voient le jour, prémisses de l\'union bancaire qui se mettra sur pied à partir de 2012\", raconte la journaliste.BNP Paribas n\'est pas sortie totalement indemne de la crise des \"subprimes\"Au final, même si le patron de la première banque française était un des rares à être conscient de ce qui allait se passer en 2007, il n\'a pas pu empêcher BNP Paribas de subir la crise des \"subprimes\". A l\'été 2007, la banque a ainsi suspendu durant une dizaine de jours les transactions sur trois de ses fonds d\'investissements, qui contenaient des titres adossés à des portefeuilles de créances hypothécaires. Mais ces soucis ne semblent avoir été qu\'éphémères pour la banque : elle a en effet clôturé le troisième trimestre 2007 sur un bénéfice de 2 milliards d\'euros, en hausse de 21%, tout en annonçant avoir subi un impact limité de la crise des \"subprimes\" à hauteur de 115 millions d\'euros.
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