Madrid se résout

Comment commencer à résorber un déficit public qui avoisinera cette année les 10 % du PIB tout en maintenant des dépenses sociales qui sont en train d'exploser par le jeu des stabilisateurs économiques ? Et cela alors que la récession (que le gouvernement estime de ? 3,6 % en 2009 et de ? 0,3 % en 2010) lamine les recettes fiscales ? Les socialistes espagnols ont décidé de résoudre cette équation avec une hausse d'impôts supposée rapporter 11 milliards d'euros supplémentaires, soit environ 1 % du PIB. Deux des taux de la TVA seront majorés (de 16 % à 18 % et de 7 % à 8 %), seul le troisième, de 4 %, étant maintenu. L'imposition des revenus du capital passera des 18 % actuels à 19 % pour la tranche inférieure à 6.000 euros et à 21 % pour le reste. Et la restitution fiscale de 400 euros par contribuable dont les socialistes avaient fait leur grande promesse électorale en 2008 est supprimée, cette dernière mesure devant apporter à elle seule la moitié du recouvrement supplémentaire attendu.Ce resserrement de l'étreinte fiscale, détaillé le samedi 26 à l'occasion de la présentation du budget 2010, a été très mal reçu par une opinion publique longtemps habituée à voir les socialistes rivaliser avec la droite pour chanter les mérites du « moins d'impôts ». D'autant que tout cela risque d'affecter une consommation intérieure déjà atone. C'est pour tenter de l'éviter que la hausse de la TVA n'entrera en vigueur que le 1er juillet prochain, lorsque la reprise, assure le gouvernement, pointera à l'horizon. Reste maintenant pour les socialistes, qui ne disposent que de la majorité relative au Congrès, à trouver, pour faire approuver ce budget manifestement impopulaire, les appuis extérieurs nécessaires. Thierry Maliniak, à Madrid
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