Européens et Asiatiques essaient d'aplanir leurs différends commerciaux

C'est l'histoire d'une PME textile française qui confie ses échantillons à un grand distributeur. Un jour, le dessin d'un de ces tissus, pourtant protégé, refait son apparition sur le marché français... dans un vêtement produit en Chine. Le distributeur avait ?confié? ses échantillons à un producteur chinois. L'anecdote est rapportée dans le récent rapport Volot, du nom du Monsieur Sous-traitance français. Elle résume bien l'évolution des relations commerciales avec l'Asie. Usine du monde, l'Asie, et particulièrement la Chine, est également devenue un marché et un site de production pour les entreprises européennes. Le commerce sera clairement au centre d'une série de rencontres officielles qui se tiennent cette semaine à Bruxelles. Lundi, s'est ouvert le 8e sommet UE-Asem, réunissant les chefs d'État et de gouvernement de 46 pays européens et asiatiques. Mercredi, le Premier ministre chinois Wen Jiabao rencontrera à la fois le président du Conseil européen Herman van Rompuy et celui de la Commission européenne, puis ce sera au tour de son homologue sud-coréen. « Il est rare qu'il sorte de ces sommets des choses très concrètes », concède un diplomate. Protection de la propriété intellectuelle, protection des investissements, accès aux marchés publics, politique de change sont toutefois dans toutes les têtes, à défaut de figurer sur les communiqués.« Course au moins-disant » « Nos amis chinois pratiquent toutes les formes de dumping, y compris monétaire, mais on n'en parle pas frontalement », regrette l'eurodéputé socialiste Henri Weber qui souligne la « timidité » des Européens. « La Chine est responsable de violations répétées et à grande envergure des droits de propriété intellectuelle », note Emmanuelle Butaud, déléguée générale de l'Union des industries textiles. 72 % des saisies de produits textiles contrefaits en 2009 en provenaient. Contrairement aux États-Unis, l'Europe a le choix de la manière douce en s'interdisant par exemple d'utiliser les clauses anti-subventions mais elle ne lésine pas sur les mesures anti-dumping. Quant aux droits de l'homme, qui dominaient un temps les relations avec Pékin, ils sont passés au second plan. « On assiste à une course au moins-disant de la part des Européens pour établir les meilleures relations commerciales possibles », estime l'eurodéputé libéral Graham Watson. « Le travail d'Herman van Rompuy devrait être de dégager une position plus unie ». Problème : les enjeux ne convergent pas forcément entre Etats membres. A elle seule, par exemple, l'Allemagne assure 62% des exportations européennes vers la Chine (51 milliards d'euros), contre 13% pour la France.
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