Guerre des nerfs autour de Seloger.com

Le message est clair : Axel Springer ne relèvera pas son offre d'achat à 34 euros l'action sur le site d'annonces immobilières Seloger.com, affirme-t-on dans l'entourage de l'éditeur allemand. Et d'ajouter : « Rien n'a changé dans cette offre et rien ne changera ». La situation semble bel et bien bloquée car, de part et d'autres, chacun campe aujourd'hui sur sa position. Le feuilleton a connu un rebondissement en fin de semaine dernière avec les déclarations des deux fondateurs Amal Amar et Denys Chalumeau, qui deux semaines après avoir cédé à Springer à 34 euros l'action, leur 12,5 % qu'ils détenaient dans le site, estimaient finalement que le groupe allemand n'était pas le bon candidat. Du côte de Springer, on semble tout de même vouloir calmer le jeux en expliquant qu'il s'agit avant tout d'une « OPA amicale ». Il est normal que l'offre de rachat déposée auprès de l'Autorité des marché financiers (AMF) donne lieu des « mouvements spéculatifs et que certains tente de faire fléchir l'offre». « Mais à 34 euros l'action, la valorisation à 566 millions d'euros de Seloger.com est déjà bien élevée puisqu'elle représente 8 fois le chiffre d'affaires et 13 fois l'excédent brut d'exploitation », insiste un proche de Springer. Reste que cette valorisation est jugée trop faible par de nombreux analystes, certains tablant même sur une action à 40 euros. Pour la Société Généralecute; Générale, la valorisation sur les fondamentaux est à 35 euros. Lundi, l'action décrochait de 1,46 % à 37 euros. Pour Springer, il est étonnant de voir les fondateurs du groupe, avec qui les discussions ont commencé il y a déjà près de trois ans, avec quelques interruptions, changer leur fusil d'épaule en à peine deux semaines. Aujourd'hui, ils se disent « déçus par le projet d'Axel Springer », or « celui-ci n'a pas changé, c'est sur ce projet qu'ils nous ont vendu leur participation », argumente un proche du dossier. Outre le prix, le projet industriel repose notamment sur une internationalisation du concept du site de petites annonces immobilière. Springer ne vise pas des pays comme l'Angleterre ou l'Allemagne où le modèle du site de petites annonces immobilières est difficile à exporter face à des marques déjà bien implantées localement. En revanche, Springer songerait à des développements dans des pays de l'Europe de l'est comme la Pologne, la République Tchèque, la Slovaquie, la Hongrie ou la Serbie. Des pays où le groupe de média allemand est bien implanté grâce à son partenariat avec le suisse Ringier. Recherche d'un chevalier blancUn tableau qui est loin de convaincre les membres du conseil de surveillance de Seloger qui n'ont toujours pas digéré d'avoir appris par voix de presse l'OPA de Springer. « Une fausse excuse, réplique-t-on un proche du groupe allemand qui s'étonne, sachant que le fondateur et vendeur Jamal Amar est le président du Conseil de surveillance ». Selon lui, les choses sont plus claires, « une rencontre avec le Conseil ayant été organisée depuis le dépôt de l'offre ». « Faux, rétorque un proche du conseil de surveillance qui affirme qu'aucune rencontre avec les dirigeants de Springer n'a eu lieu à ce jour ! ». « Il s'agit d'une OPA inamicale donc aucune réunion n'a pu être organisée », ajoute-t-il. Le Conseil s'attèle à trouver un chevalier blanc, aidé par la banque Nomura. Evoqué car il détient 9,06% de seloger, Groupe Arnault (holding de Bernard Arnault, patron de LVMH) qui a déjà opposé une fin de non recevoir à Springer ne sera pas le chevalier blanc du site, nous affirme un proche du groupe. Même si personne ne se déclarait, le conseil de surveillance compte se battre sur le projet et le prix. Il devait nommer lundi soir expert indépendant pour statuer sur la valorisation.Le projet industriel de Springer qui repose notamment sur une internationalisation du concept, déçoit les fondateurs.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.