Des stratégies de communication financière volontairement prudentes

Avec la crise, la prudence est le mot d'ordre dans les banques. Depuis plusieurs trimestres, les résultats des banques s'avèrent très souvent au-dessus des attentes des analystes financiers. Est-ce le signe qu'ils sont si surprenants à chaque fois ? Pas réellement. Ce phénomène découle, en partie, d'une stratégie de communication financière bien huilée. « Les banques donnent aux marchés une tonalité et des indications volontairement prudentes pour ne pas les décevoir », explique l'ancien directeur de la communication financière d'une banque française. Ne pas décevoirAujourd'hui, les valeurs bancaires restent très sensibles en Bourse. Une mauvaise nouvelle a plus d'impact à la baisse qu'une bonne à la hausse, notamment à cause de l'effet amplificateur des ventes à découvert. Du coup, les banques ne peuvent pas prendre le risque de décevoir les marchés et de sacrifier leur cours de Bourse. Elles cherchent ainsi à être systématiquement au-dessus des cibles de résultats et s'adaptent en visant en dessous lorsqu'elles s'expriment devant les analystes avant la publication. Paradoxalement, être conforme aux attentes des marchés n'est pas obligatoirement un avantage. « Lorsqu'une banque atteint les prévisions, les investisseurs le traduisent comme un manque de potentiel futur et prennent leurs bénéfices, ce qui pèse sur le cours », note une autre responsable de la communication. De leur côté, les analystes reconnaissent que les banques sont plus prudentes dans leur communication financière. Mais « la reprise économique est là, il est normal que leurs résultats s'améliorent », se défend un analyste quelque peu agacé de se sentir « utilisé ».
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