Les moteurs Rolls Royce de l'A380 sur la sellette

Tous les Airbus A380 de Qantas cloués au sol ce jeudi ; tous ceux de Singapore Airlines passés au peigne fin : le coup est dur pour l'avionneur européen au moment où il tourne la page des problèmes d'industrialisation qui plombaient ce programme depuis six ans. Après l'explosion en vol, jeudi, de l'un des quatre moteurs Trent 900 Rolls Royce d'un A380 de Qantas au-dessus de l'Indonésie, qui a entraîné son atterrissage d'urgence à Singapour, le constructeur se retrouve confronté au plus sérieux incident rencontré sur cet appareil depuis sa mise en service en octobre 2007. Il a qualifié l'incident de « significatif ». Sa gravité et son impact ne seront connus qu'une fois l'enquête achevée.Tests de sécurité préconisésPour l'heure, si l'image de l'A380 est écornée, c'est le motoriste britannique qui joue gros. Sa responsabilité est déjà mise en cause dans le dernier retard du Boeing 787 après l'explosion d'un réacteur de la même famille au banc d'essai. Impossible, pour l'heure, de s'avancer sur la nature de l'incident de l'A380 de Qantas. Problème sur la nacelle (le carénage qui entoure le moteur) ? Ou bien sur le moteur lui-même (un défaut de pompage par exemple) ? « S'il s'avère qu'il s'agit bien d'un problème de moteurs, il y a deux possibilités, explique un expert. Soit le problème provient d'une pièce défectueuse, soit d'un défaut d'un conception. Ce qui, dans le premier cas peut entraîner une endoscopie des pièces après un nombre de vols définis, ou, dans le second, le blocage de la flotte. »Rolls Royce a conseillé aux compagnies aériennes de procéder à des tests de sécurité sur les moteurs Trent 900. Outre, Qantas et Singapore Airlines, seule Lufthansa - qui a maintenu ses vols - est équipée de ces moteurs. Les autres transporteurs qui exploitent l'A380, Emirates et Air France, ont choisi la motorisation GP 7200 Engine Alliance, une coentreprise entre General Electric et Pratt Whitney Safran. Ils ont tous maintenu leurs vols. Aujourd'hui des A380 de Lufthansa, de Singapore Airlines et de Qantas sont en cours d'assemblage à Toulouse. « Tout problème sur la motorisation Rolls Royce entraînera des retards de livraison », assure un analyste. Une hypothèse qui concernerait aussi Malaysia Airlines et China Southern qui doivent recevoir leurs premiers exemplaires en 2011 équipés de Trent 900. En Bourse, le titre Rolls Royce a perdu plus de 5 %. Une réaction exagérée, selon le même analyste, qui explique que les assurances prendraient en charge les frais de modification des moteurs, aujourd'hui choisis par les deux tiers des 17 clients.
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