Les obligations des États « périphériques » européens sont de nouveau attaquées

Sur la voie d'une normalisation toute relative il y a quelques semaines, la situation sur les marchés obligataires souverains européens s'est à nouveau dégradée, compliquant sévèrement la stratégie de sortie de crise de la BCE. Alors que les taux des grands pays européens se tendaient modérément avec le retour du goût du risque, les titres « périphériques » ont souffert du regain d'inquiétude entourant leur situation budgétaire. Et déjà, certains fonds souverains commencent à se détourner : la Russie a exclu l'Irlande et l'Espagne des investissements obligataire de ses deux fonds et le fonds norvégien commence à trouver les titres espagnols moins attractifs. Le taux des obligations d'État grecques à 10 ans a ainsi dépassé jeudi le seuil de 11 % pour la première fois depuis le 27 septembre, après être descendu à 8,73 % le 13 octobre. Également en difficulté en raison d'une crise bancaire qui devrait lui coûter 20 points de pourcentage de PIB cette année, l'Irlande a vu son taux à 10 ans grimper à son plus haut depuis quatorze ans, à 7,69 %, soit 170 points de base de plus qu'à la mi-octobre. Idem pour le Portugal, dont le taux à 10 ans a bondi de près de 120 points depuis le 18 octobre touchant un plus-haut de treize ans de 6,655 %.L'Espagne, dont l'image de marque financière s'était améliorée, est aussi chahutée. En raison de la faible demande drainée par son émission de 3,4 milliards d'obligations à 5 ans, Madrid a vu son taux à 10 ans rebondir de 6 points de base à 4,35 %, soit 40 points de plus que le plus-bas de cinq mois atteint le 12 octobre.À l'inverse, la France a émis ce jeudi 9 milliards d'euros de titres de dette à des taux très faibles. Paris a placé 2,5 milliards d'euros de titres à échéance 50 ans à 3,34 %, soit 20 points de base de moins que l'émission espagnole à 5 ans. Alors que les écarts de taux à 10 ans entre les pays de la zone euro et l'Allemagne étaient de l'ordre d'une dizaine de points de base au milieu des années 2000, ils atteignent désormais environ 850 points pour la Grèce, 500 pour l'Irlande, 400 pour le Portugal, 180 pour l'Espagne, 150 pour l'Italie, près de 100 pour la Belgique et entre 20 et 50 points pour les autres membres.
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