Les taux américains repartent à la baisse à l'exception du taux à 30 ans

À l'exception du taux à 30 ans, les taux des obligations d'État américaines ont poursuivi leur déclin ce jeudi au lendemain de l'annonce de la relance du programme « d'assouplissement quantitatif » (« QE » en anglais) de la Fed. Le taux à 2 ans a ainsi signé un nouveau plus-bas historique, à 0,3118 %, tout comme le taux à 5 ans, à 1,0148 %. Après avoir hésité la veille, le taux à 10 ans se détendait de 10 points de base à 2,47 %, son plus bas niveau depuis le 25 octobre. Bien qu'il ait rebondi de 15 points de base depuis le plus-bas de 21 mois de 2,33 % signé le 8 octobre dernier, le taux à 10 ans a baissé de 150 points de base depuis son point haut de 2010 de 4 %, atteint le 4 mai. Et il reste à moins de 50 points de base de son plus-bas historique de 2,0352 % touché le 18 décembre 2008 au plus fort de la crise financière et des craintes déflationnistes.À l'inverse de ce mouvement de reflux, le taux des obligations à 30 ans a lui vivement rebondi, de 20 points de base mercredi soir, avant d'atteindre un instant 4,09 % ce jeudi, son plus haut niveau depuis juillet. Très sensible à l'inflation, le taux à 30 ans a retrouvé son niveau de début août dès la fin octobre en raison de la volonté affichée de la Fed de favoriser les anticipations inflationnistes. Autre facteur clé, les maturités longues seront peu ciblées par les achats de la Fed, qui soutiennent les prix et poussent donc à la baisse les taux des obligations d'État.Selon la Fed, seulement 4 % des achats concerneront l'intervalle 17-30 ans, contre 20 % pour l'intervalle 2-5 ans et 23 % pour l'intervalle 5-10 ans. Fait intéressant, la Fed va effectivement acquérir davantage d'obligations indexées sur l'inflation (« La Tribune » du 21 octobre) que lors de son « QE1 ». Ces achats représenteront 3 % du « QE2 », contre 1,5 % des 300 milliards de dollars acquis entre mars et octobre 2009. Malgré ce faible montant, la Fed devrait réussir à peser sur ce compartiment plus étroit que celui des titres nominaux, avec pour objectif de faire davantage baisser le taux des titres indexés, les « taux réels ». Une manière de gonfler artificiellement les anticipations d'inflation et d'assurer l'environnement de taux le plus favorable possible à la reprise. J. B.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.