General Motors à l'assaut du continent asiatique

Problème : comment ne pas se faire marginaliser quand on n'a pas les moyens d'investir ? C'est l'équation que doit résoudre aujourd'hui General Motors. Aiguillonné par les 50 milliards de dollars d'aide publique (35 milliards d'euros) qu'il a reçus, GM essaye de repartir à l'assaut, mais à moindres frais. Toujours en difficulté sur son marché intérieur américain, empêtré dans ses revirements de stratégie en Europe, le groupe pousse désormais les feux en Asie, là où sa situation est la plus florissante et les marchés les plus prometteurs. L'américain et son partenaire traditionnel chinois SAIC ont ainsi annoncé vendredi la formation d'une société d'investissement conjointe à 50-50 pour « étendre leurs activités en Asie ».La nouvelle entité aura son siège à Hong Kong. Les deux groupes visent prioritairement l'Inde, pour y produire 225.000 petites voitures et mini-véhicules utilitaires par an à partir de 2012. L'investissement initial sera de 650 millions de dollars (500 millions d'euros). SAIC versera de l'argent frais, mais GM apportera ses actuels actifs en Inde, où le groupe de Detroit est un petit acteur aujourd'hui, avec 3,5 % à peine du marché. GM y a écoulé 65.700 véhicules l'an dernier et vise les 75.000 en 2009. Dérisoire, alors que le marché indien devrait tripler à trois millions d'unités en 2015, selon les prévisions du gouvernement de New Delhi. Il s'agit donc pour GM de donner une nouvelle dimension à sa présence locale, sans y dépenser l'argent dont il ne dispose pas. Et pour SAIC de sortir de ses frontières. La nouvelle coentreprise débutera par l'Inde, mais se tournera ensuite vers l'Asie du Sud-Est.L'annonce de cette alliance sur un marché tiers ne peut toutefois faire oublier que GM cède, dans le même temps, le contrôle de sa société commune chinoise Shanghai GM à SAIC, qui en détiendra désormais 51 %, et non plus 50 %. Le rapport de force ne sera plus le même. Mais il était sans doute difficile de résister à la pression du plus puissant groupe automobile chinois. SAIC collabore en effet avec les deux ténors étrangers que sont, en Chine, GM et Volkswagen. Les 85 millions de dollars issus de la cession de 1 % du capital de Shanghai GM sont, de toute façon, bons à prendre pour un américain en quête de liquidités.collaboration réussieLe partenariat entre GM et SAIC, qui a démarré il y a douze ans, est considéré comme l'une des plus belles réussites de collaboration entre un constructeur national et un fabricant étranger en Chine. GM détient en effet 9,1 % du marché chinois à travers neuf coentreprises, dont la plupart avec SAIC. Celles-ci emploient 32.000 personnes. L'américain est le troisième constructeur présent localement, derrière Volkswagen et le coréen Hyundai. Sur onze mois, ses ventes ont progressé dans l'empire du Milieu de 64 %, à 1,64 million d'unités. Shanghai GM produit des modèles très prisés, d'origine américaine (Buick, Chevrolet), coréenne (GM Daewoo), mais aussi allemande (Opel). Il compte lancer le futur monospace d'origine coréenne Chevrolet Orlando et la berline compacte Opel Astra.
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