C'était juste avant la polémique lancée par Pierre Bergé. L'institut Limelight Consulting a recueilli cet automne le point de vue d'un panel de 17 dirigeants français d'ONG pour constituer le premier « baromètre » du secteur. Objectif : tâter le pouls de dirigeants eux aussi confrontés à la crise. Qu'ils président aux destinées des Petits Frères des pauvres, d'Aides, du Secours catholique, d'Emmaüs, de la Fondation Nicolas Hulot ou de l'ARC, ces champions français des grandes causes pointent tous du doigt trois sujets de préoccupation : une concurrence grandissante, une baisse du militantisme et un déclin des idéologies. « Nous sommes à la recherche de militants autres que des gens qui donnent un chèque? Des gens qui acceptent de prendre des responsabilités et de les assumer pendant un certain temps », explique l'un d'eux. Ce désengagement des bénévoles va de pair avec une attitude nouvelle chez les donateurs qui n'est pas d'ordre conjoncturel. « Les dirigeants d'ONG nous ont dit que les jeunes générations ne donnaient pas nécessairement moins, mais qu'elles ?zappaient? plus facilement », assure Luc Laurentin, le patron de Limelight Consulting. casse-têteCette imprévisibilité des rentrées financières constitue un vrai casse-tête pour des associations qui, par ailleurs, doivent rendre des comptes, justifier de leur efficacité économique et garantir à la collectivité et aux donateurs que leurs contributions seront bien gérées. Évoquant des problèmes de management avec ses collaborateurs, un patron l'avoue sans détours : « On a mis un certain temps à leur expliquer qu'une association n'était pas un abri et que nous avions les mêmes objectifs de performance qu'une entreprise, voire plus, vu notre mission. » P. K.

latribune.fr

05 Déc 2009, 1:42

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