Nette embellie pour le marché de l'emploi américain

L'administration Obama ne crie pas victoire mais peine à cacher sa satisfaction. Alors que Wall Street anticipait la destruction de 125.000 emplois aux États-Unis en novembre, le département du Travail a annoncé, contre toute attente, que 11.000 postes ont été supprimés, le meilleur chiffre enregistré depuis l'entrée en récession de la première économie mondiale à la fin 2007.Le chômage est ainsi redescendu de 10,2 % à 10 %, et le ministère a réduit de 159.000 unités les destructions de septembre et octobre. De fait, la perspective de créations nettes d'emplois dès janvier 2010 évoquée par la Réserve fédérale (Fed) a été prise au sérieux vendredi sur le marché des changes où le dollar a enregistré sa plus forte hausse depuis juin.La publication de ces chiffres, tirés par la création de 58.000 emplois dans les services et confortés par la hausse de 0,6 % des commandes industrielles en octobre, ne pouvait mieux tomber pour la Maison-Blanche. Barack Obama, qui jeudi a présidé un forum sur l'emploi pendant lequel il a expliqué que son administration disposait d'une marge de man?uvre budgétaire limitée pour lutter contre le chômage, a entamé une tournée à travers les États-Unis. Ses thèmes : l'emploi et l'économie. Ce voyage a démarré à Allentown, en Pennsylvanie, un État touché par la désindustrialisation.« bonnes nouvelles »Vendredi, à Allentown, Barack Obama s'est félicité des « bonnes nouvelles » émanant du marché du travail, rappelant qu'en « début d'année [nous] perdions plus de 700.000 emplois par mois ». Mais il a prévenu que ces chiffres mensuels étaient volatils et n'a pas écarté l'idée que l'économie américaine fasse l'objet de nouvelles « secousses » au cours des prochains mois. Selon le bureau du budget du Congrès (CBO), le plan de relance de 787 milliards de dollars dont Obama a eu l'initiative a créé entre 600.000 et 1,6 million d'emplois alors que 7,2 millions de postes ont été détruits aux États-Unis en deux ans. Mais seul un quart des fonds du plan avaient été dépensés à la fin septembre.Lors du forum de jeudi, des patrons de PME se sont plaints de la contraction du crédit aux États-Unis. Le Nobel d'économie, Joseph Stiglitz, a alors engagé le Trésor à contraindre les banques, notamment celles ayant bénéficié du plan de soutien à la finance (Tarp), à davantage prêter aux PME. Initialement doté de 700 milliards de dollars, le Tarp est censé expirer à la fin 2009, mais la Maison-Blanche envisage sa prolongation pendant dix mois. Plutôt qu'un nouveau plan de relance visant à éviter une « reprise sans emploi », Obama étudie l'emploi des 317 milliards de dollars non employés du Tarp, auquel les banques ont remboursé 71 milliards. Au Capitole, des ténors démocrates soutiennent cette démarche, tandis que les républicains demandent la clôture du programme et l'attribution de ses fonds à la réduction du déficit budgétaire de 1.400 milliards de dollars.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.