Des milliards d'objets connectés : LeWeb12 se penche sur le futur de l'Internet

«Twitter pour ton toaster», résume le cabinet IDC : demain, même votre grille-pain sera connecté, par exemple pour envoyer un message d\'alerte au SAV du fabricant s\'il faut changer la résistance. L\'Internet de demain ne sera plus seulement celui de milliards d\'informations envoyées et consultées par des humains mais de plus en plus un « Internet des objets » où des milliards d\'appareils échangent entre eux, avec leurs propriétaires et avec d\'autres services. C\'est le thème choisi cette année par la conférence LeWeb de Loïc Le Meur. Ce futur existe déjà : des millions de cartes SIM équipent des voitures, des GPS ou des compteurs électriques intelligents, et de nombreux objets communicants, du fameux lapin Nabaztag (revendu et rebaptisé Karotz) lancé en 2005 aux dernières générations d\'appareils photos connectés, peuplent déjà notre quotidien. De la domotique à l\'e-santé, le champ des possibles semble infini. Seulement 1% des objets seraient connectés aujourd\'hui.La plante qui tweete, la boîte aux lettres qui signale le passage du facteurSelon Ericsson, le numéro un mondial des équipements télécoms, il y aura 50 milliards d\'objets connectés dans le monde en 2020. La planète en compterait déjà plus de 12 milliards, soit deux fois plus que le nombre d\'abonnés mobiles! Thomas Husson, analyste chez Forrester Research, « pense que la plupart des produits seront connectés et disposeront de compagnons digitaux sous la forme d\'applis intelligentes. C\'est vrai pour les chaussures, les voitures, les réfrigérateurs, les équipements électroniques et tout ce qui est relié à la gestion de l\'énergie, l\'automatisation domestique ou à la sécurité. » Différentes technologies pour connecter ces objets existent : carte SIM, modem, Bluetooth, WiFi, puce RFID, NFC (sans contact) etc. Il s\'agit pour l\'essentiel de communiquer sur un état (télérelevé, dysfonctionnement, maintenance à assurer, etc) : c\'est la raison pour laquelle le cabinet IDC parle de «microblogging» et de Twitter pour les objets, ou de Foursquare pour la localisation. La start-up toulousaine SigFox, qui propose une solution de radio-transmission à bas débit, et dont le fondateur et PDG intervient à la conférence LeWeb jeudi, a ainsi imaginé une plante tweetant qu\'elle a besoin d\'eau, un porte-clés perdu signalant sa position GPS, une boîte aux lettres informant du passage du facteur, un pilulier avertissant l\'oubli d\'une prise de médicament, etc.Balance, station météo, thermostat : tous connectés !Les Français sont en effet bien placés dans ce domaine: Rafi Haladjian, l\'inventeur du précurseur Nabaztag, présentera mercredi sa nouvelle aventure Sen.se, une plateforme ouverte dédiée précisément à l\'Internet des objets. Il y a aussi bien sûr Withings, qui a créé la première balance WiFi, qui a reçu de nombreux prix, et un tensiomètre à connecter à l\'iPhone ou l\'iPad : Withings, qui revendique 40 millions d\'utilisateurs, surfe sur le boom des applications de coaching santé et la tendance du «quantified self» (littéralement la «quantification de soi») consistant à mesurer ses données personnelles (poids, tension, sommeil, kilomètres parcourus, etc), un mouvement lancé en 2007 par deux éditeurs du magazine américain Wired (lire l\'article de Gary Wolf). Un concurrent de Withings, l\'américain FitBit qui commercialise un coach électronique d\'activités sans fil, un coach de sommeil et un pèse-personne intelligent, sera aussi sur LeWeb. Co-fondateur de Withings, Frédéric Potter a lancé cet été Netatmo, «la première station météo personnelle pour iPhone et iPad», qui vient de recevoir 3 prix de l\'innovation au CES 2013 et fera aussi une intervention à la conférence LeWeb mardi après-midi. Autre start-up française qui se distingue dans les objets connectés, JoshFire, dont le fondateur et directeur général Michel Levy-Provençal sera aussi présent sur LeWeb, qui a par exemple conçu pour Evian la fameuse Smart Drop qui permet de commander ses bouteilles d\'eau depuis son frigo. LeWeb met aussi à l\'honneur de nombreuses start-ups étrangères comme Nest, qui a inventé un thermostat intelligent et programmable à distance.Le retour de Big Brother ?Mais cet Internet des objets soulève aussi des craintes, fait réapparaître le spectre de Big Brother en cas de perte, vol ou dissémination de données personnelles potentiellement sensibles. Une moindre part laissée à la spontanéité et au hasard aussi. «Si un professeur d\'université annule son cours du matin parce qu\'il est malade, les réveils et les machines à café de ses étudiants pourraient être automatiquement reprogrammés, ce qui leur permettrait de dormir une heure de plus» imaginait ainsi la Commission européenne au printemps dernier. Elle a en effet lancé une consultation publique entre avril et juillet sur l\'Internet des objets afin de réfléchir au cadre réglementaire nécessaire, en particulier pour respecter la confidentialité des données et la sécurité. Une recommandation sur le sujet sera présentée à l\'été 2013. >> Suivez les interventions EN DIRECT et le résumé des débats sur notre blog
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