Affaire Icesave  : le « niet » du président de l'Islande

L'affaire Icesave prend une tournure d'incident diplomatique. Le président de la République d'Islande, Olafur Ragnar Grimsson, a refusé mardi de ratifier la loi votée le 31 décembre par le Parlement, prévoyant le remboursement par l'État de 2,6 milliards d'euros à la Grande-Bretagne et de 1,2 milliard aux Pays-Bas d'ici à 2024. Ces deux pays avaient en effet indemnisé leurs ressortissants clients de la banque en ligne islandaise Icesave mise en faillite en octobre 2008. Le gouvernement islandais s'était engagé l'été dernier à rembourser ces sommes sous la pression de Londres, de La Haye et du Fonds monétaire internationale (FMI). La population de cette île de l'Atlantique ne l'entend pas de cette oreille. Elle ne veut pas payer cette dette bancaire qui représente 40 % du produit intérieur brut annuel du pays. Près de 60.000 Islandais (un électeur sur cinq) ont signé une pétition demandant au chef de l'État de s'opposer à la loi Icesave en refusant de la promulguer comme la Constitution l'y autorise. Le président a donc décidé de ne pas la ratifier mais de la soumettre à un référendum « le plus tôt possible ». Cette décision ouvre la voie à une possible démission du gouvernement. Le Premier ministre, Johanna Sigurdardottir, avait mis son gouvernement dans la balance pour obtenir, fin décembre, le vote de la loi à une courte majorité. L'Islande pourrait aussi perdre le bénéfice d'une partie de l'aide de 10 milliards de dollars négociée avec le FMI si elle ne rembourse pas. Et ce refus pourrait enfin compromettre son entrée dans l'Union européenne. En réaction, l'agence Fitch a d'ores et déjà dégradé la note de sa dette de long terme, la faisant passer en terrain spéculatif, de BBB? à BB+. S. So.
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