Trilantic recrute l'ancien patron de Lactalis pour se renforcer dans l'agroalimentaire

Trilantic Capital muscle son expertise dans le secteur de l'agroalimentaire. Le fonds d'investissement, ex-Lehman Brothers Merchant Banking, annoncera dans les jours qui viennent la nomination de Michel Léonard, ancien président du directoire de Lactalis (2003-2009) et de Bongrain (2000-2003), au poste d'« operating partner ». La nouvelle recrue est connue des équipes de Trilantic, puisque Michel Léonard est depuis deux ans administrateur au sein d'une ancienne participation du fonds, MW Brands. Avec l'appui de Michel Léonard, Trilantic espère poursuivre son développement sur le marché de l'agroalimentaire et des biens de consommation. Dans ces secteurs, « beaucoup de filiales de grands groupes n'ont pas l'attention qu'elles méritent. De même, de nombreux groupes familiaux ont-ils besoin d'un partenaire stratégique pour consolider leur développement. L'arrivée d'un fonds d'investissement à leur capital peut permettre de mieux exploiter leur potentiel », analyse l'ancien président de Lactalis. Et d'ajouter: « Il existe en France un vivier d'une dizaine de milliers d'entreprises agroalimentaires, qui représentent un chiffre d'affaires cumulé de 140 milliards d'euros. C'est un marché très fragmenté. »Profitabilité doubléeAu cours des années 2000, Trilantic s'est fait un nom dans l'univers de l'alimentation grâce à son investissement dans MW Brands, le leader du thon en conserve en France (Petit Navire), qu'il a cédé l'été dernier à Thai Union pour 680 millions d'euros. En quatre ans, le fonds est parvenu à faire doubler la profitabilité de MW Brands. Pour Joe Cohen, associé de Trilantic, cet investissement est « une bonne illustration de ce qu'un fonds de private equity peut apporter à une entreprise sur le plan industriel ».Depuis sa création en 1989, Trilantic cultive ses particularités : un modèle d'investissement double (prise de participation majoritaire ou minoritaire), un champ d'action large, couvrant les États-Unis et l'Europe, et, enfin, un recours modéré à l'effet de levier (entre 2 et 2,5 fois la marge brute opérationnelle en moyenne). L'année dernière, le fonds, qui investit des tickets compris entre 50 et 150 millions d'euros, a redistribué 1,4 milliard de dollars à ses investisseurs et a pris des participations dans sept entreprises. Sur les 2,6 milliards de dollars levés en 2007, il lui reste 600 millions à investir.
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