Texas Instruments passe à l'offensive et creuse l'écart dans les puces pour mobiles

cite>Texas Instruments cache bien son jeu. Le fabricant texan de semi-conducteurs, qui se disait réfractaire à des acquisitions de grande taille, vient de s'emparer de son concurrent californien National Semiconductor pour la somme rondelette de 6,5 milliards de dollars (4,6 milliards d'euros), soit 25 dollars par action, payée en cash. Un prix qui représente une prime conséquente, de près de 80 %, par rapport au cours de bourse de National Semiconductor à la clôture lundi.Si Texas Instruments a fait fi de son habituelle prudence en matière de croissance externe, c'est parce que National Semiconductor est présent sur les marchés très porteurs des smartphones et des tablettes tactiles. Depuis son recentrage en 2003, le groupe est spécialisé dans les puces analogiques (par opposition aux puces numériques, d'Intel par exemple), qui transforment des informations du monde réel, comme le son et le toucher, en signaux électroniques pour une large gamme de produits, allant des lave-linge aux voitures, en passant par les téléphones portables. Ces puces analogiques, parce qu'elles permettent d'optimiser la consommation d'électricité des produits, sont très appréciées des fabricants d'appareils mobiles, pour des questions de durée de batterie. La tablette Xoom de Motorola et l'iPod Touch d'Apple, par exemple, sont équipés de puces analogiques de Texas Instruments. Conséquence, le marché mondial des puces analogiques a atteint 42 milliards de dollars l'an dernier, selon Texas Instruments. Soit un bond de 37 % par rapport à 2009, précise le cabinet Gartner.Texas Instruments était déjà le premier fabricant mondial de puces analogiques. Mais, grâce au rachat de National Semiconductor, sa part de marché passera de 14 % à 17 %. Ce qui placera le nouvel ensemble loin devant les autres spécialistes des puces analogiques, que sont les américains Analog Devices, Linear Technology, mais également le franco-italien STMicroelectronics. Autant de groupes qui ont vu leurs cours de Bourse grimper de 3 %, voire de 5 %, mardi, dans le sillage de l'annonce du rapprochement entre Texas et National Semiconductor.Trop onéreuseCertes, les économies d'échelle, engendrées par une fusion et évaluées à 100 millions de dollars par an dans le cas du deal entre Texas Instruments et National Semiconductor revêtent une importance particulière dans le secteur très cyclique des semi-conducteurs. De plus, le segment des puces analogiques est très fragmenté. Mais les futures proies éventuelles ne sont pas des petits poucets : Analoge Devices pèse 11 milliards de dollars à Wall Street, Linear vaut 7 milliards et Intersil, 1,5 milliard. Quant à STMicroelectronics, le groupe capitalise 8 milliards d'euros. D'ailleurs, certains analystes, comme ceux de CrediSights, ont dégradé leur recommandation sur Texas Instruments, jugeant l'acquisition de National Semiconductor trop onéreuse.
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