Le président égyptien remanie son gouvernement à la veille d'une cruciale reprise des négociations avec le FMI

Le président égyptien Mohamed Morsi a procédé ce dimanche à un remaniement gouvernemental destiné à répondre à la très grave crise économique que traverse le pays. Dix nouveaux ministres, soit près du tiers du gouvernement qui reste dirigé par le Premier ministre Hicham Qandil, ont prêté serment en milieu de journée.  Le ministre des Finances Momtaz al-Saïd, homme-clé des discussions cruciales avec le FMI, est remplacé par El-Morsi El-Sayed Hegazy, un universitaire spécialiste de finance islamique, réputé proche des Frères musulmans dont est issu aussi le président.Baisse des recettesLe portefeuille de l\'Intérieur revient au général de police Mohamed Ibrahim, qui était jusqu\'ici l\'un des adjoints du ministre sortant, Ahmed Gamaleddine, chargé de l\'administration pénitentiaire. Huit ministères techniques, presque tous à dominante économique, changent aussi de mains: les Transports, l\'Electricité, le Développement régional, l\'Aviation civile, l\'Environnement, les Approvisionnements, les Communications et les Affaires parlementaires.En proie à un déficit budgétaire croissant et une chute de la monnaie nationale, la livre égyptienne, l\'Egypte fait face depuis deux ans à une dramatique baisse du tourisme et un effondrement des investissements étrangers.La Banque centrale a  vu ses réserves de change fondre de 36 à 15 milliards de dollars, un niveau qu\'elle juge elle-même  \"critique\". Les autorités ont d\'ailleurs instauré des mesures pour limiter les sorties de devises.Pré-accord avec le FMI en novembreLe nouveau ministre des Finances doit s\'atteler à la reprise des discussions avec le FMI pour un prêt de 4,8 milliards de dollars, qui avaient fait l\'objet d\'un pré-accord en novembre. Le Caire a demandé à relancer rapidement ce dossier. Le FMI a annoncé pour sa part la venue ce lundi en Egypte de son responsable pour le Moyen-Orient, Masood Ahmed. Ce dernier doit discuter \"des difficultés\" économiques du pays et d\'un \"possible soutien\", a indiqué le Fonds dans un communiqué.Le prêt du FMI est jugé décisif pour rétablir la confiance dans l\'économie égyptienne et débloquer d\'autres soutiens internationaux. La perspective de réformes  impopulaires associées à cette aide, en particulier une réduction des subventions d\'Etat aux carburants ou aux produits alimentaires de base, oblige cependant le gouvernement à la prudence. En décembre, le président  avait dû geler in extremis des hausses de taxes sur de nombreux produits de base et de consommation courante pour ne pas attiser les tensions politiques. Le gouvernement a toutefois affirmé que ces hausses n\'étaient que suspendues.
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