Renault souffre en France, mais a conquis les Russes

La crise ? Ah non, en Russie, Renault fait au contraire un carton. « Nous étions en début d\'année la marque la plus vendue derrière Lada », s\'enorgueillit Bruno Ancelin, patron des activités russes du constructeur français rencontré au salon de Genève. « Nous avons progressé de 9% en janvier, de 7% en février, alors que le marché total a crû de 5% sur les deux premiers mois ». Renault espère « produire plus de 185-190.000 véhicules à Moscou cette année ». L\'an dernier, la Russie était le troisième débouché de Renault derrière la France et le Brésil.Une usine complètement réorganiséeLa firme au losange a repensé complètement l\'organisation de son usine moscovite l\'an dernier pour porter les capacités à 185.000 unités par an. « Notre usine tourne six jours sur sept. Et les salariés ont accepté de travailler onze heures par jour durant quatre jours. En échange, ils ont eu droit à des hausses de salaires, quatre heures payées en plus puisqu\'ils travaillent 44 heures par semaine, et des primes de nuit », explique Bruno Ancelin. Les salariés « ont droit à trois jours de repos dans la semaine ». Des conditions dures, reconnaît le dirigeant, mais qui permettent au constructeur de « faire tourner le site 5.800 heures par an, comme l\'usine mexicaine de notre partenaire Nissan à Aguas Calientes qui a servi de modèle. C\'est la première usine Renault dans le monde à le faire ».Succès du 4x4 DusterRenault rencontre sur place un grand succès avec ses modèles de gamme « Entry » (Dacia en Europe de l\'ouest, mais vendus sous le logo Renault en Russie) Sandero, Logan, mais surtout le 4x4 Duster, qui « représente plus de la moitié de notre production ». Le taux d\'intégration local du Duster est de « 40% ». Mais la mise en fabrication de moteurs et boîtes de vitesses chez Avtovaz (Lada) à Togliatti (à mille kilomètres de Moscou) va permettre à Renault d\'augmenter fortement le contenu local. N\'oublions pas que Avtovaz, premier constructeur automobile russe, appartient (à hauteur de 25%) à Renault, qui devrait en prendre prochainement le contrôle (avec Nissan). Les trains roulants sont déjà produits à Togliatti.Prix compétitifsLa moins chère des Logan coûte sur place l\'équivalent de 10.000 euros. Il n\'y a guère que les Lada Kalina et Granta, dont les tarifs démarrent à 6.500 euros, ainsi que la vieille coréenne Daewoo Nexia importée d\'Ouzbékistan (à partir de 6.000 euros) qui se révèlent moins chères. Tous les autres véhicules sur le marché, y compris ceux du coréen Hyundai-Kia, ou de l\'américain Chevrolet, sont plus onéreux. Le 4x4 Duster est pour sa part proposé à partir de 11.000 euros, ce qui est très compétitif aussi en Russie. Même si « on vend plutôt des versions à transmission 4x4 bien motorisées et équipées ». D\'autres véhicules arriveront, comme celui qui sera produit à partir de la fin 2013 chez Avtovaz sur la base de la Logan. Ultérieurement, Renault pourrait aussi proposer le fameux modèle à 5.000 euros que lui et son allié Nissan développent en Inde actuellement.« La Russie est l\'un des pays les plus rentables de Renault. Et la profitabilité s\'est accrue l\'an dernier », reconnaît Bruno Ancelin. Carlos Ghosn, double PDG de Renault et Nissan, juge en effet « acceptable » la rentabilité des opérations russes, ce qui est dans sa bouche un vrai satisfecit. 
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