Nicolas Sarkozy se prépare à affronter Martine Aubry

En quelques semaines, Martine Aubry a gagné une série de surnoms à droite. De la « dame des impôts » à la « dame des 60 ans », en passant par « Madame Panier Perc頻. Les ténors de l'UMP se sont donné le mot pour multiplier les critiques à l'encontre de la première secrétaire du Parti socialiste. Jean-François Copé, patron des députés UMP, a ainsi jugé que Martine Aubry « s'éloigne chaque jour du rendez-vous de crédibilit頻 de la gauche pour l'élection présidentielle. Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, a ironisé sur la société du « care » défendue par la maire de Lille, en dénonçant des « recettes du passé et la société de l'anti-care ». Un groupe a même été créé sur Facebook, appelant à célébrer le pot de départ de Martine Aubry pour ses 60 ans, le 8 août. Des primaires hasardeusesAutant de signes de la volonté de Nicolas Sarkozy de désigner son adversaire pour 2012. Le chef de l'Etat a fait le constat que Martine Aubry s'est imposée à la tête de l'opposition. Il fait aussi le pari que Dominique Strauss-Kahn ne renoncera pas aux « délices de Capoue » du FMI pour venir se frotter à un électorat de gauche hétéroclite et radicalisé dans des primaires hasardeuses. Nicolas Sarkozy pense que Ségolène Royal s'est trop marginalisée pour pouvoir revenir dans la course. Même s'il a appris à se méfier de l'imprévisibilité de son ex-adversaire de 2007. Feu sur Martine Aubry, donc. Dans le camp sarkozyste, on note que la patronne du PS suit l'exemple du François Mitterrand de la campagne de 1981 en « gauchisant » son discours. Pour le ministre de la Relance, Patrick Devedjian, ce positionnement fait de la maire de Lille un adversaire « plus dangereux » que Dominique Strauss-Kahn pour le chef de l'Etat. L'affrontement droite-gauche sur les retraites, avec la promesse faite par Martine Aubry de revenir sur la réforme préparée par le gouvernement Fillon s'il y a alternance en 2012, a donné un avant-goût de la campagne. Tout entier tourné vers la préparation de ce choc idéologique, Nicolas Sarkozy s'emploie à déminer le terrain des candidatures alternatives à droite. L'Elysée a ainsi tendu une branche d'olivier en direction du centriste François Bayrou, qui modère lui aussi ses attaques contre le chef de l'Etat. Certains proches de Nicolas Sarkozy militent aussi pour une réconciliation « au sommet » avec Dominique de Villepin. D'autres appellent à attendre le lancement du mouvement de l'ancien Premier ministre, le 19 juin, pour mieux évaluer la menace.
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