Michel Lucas a lancé la banque mutualiste à l'assaut de l'Europe

Le Crédit Mutuel et son emblématique patron Michel Lucas sont indissociables. Près de quarante ans après avoir posé par hasard ses valises dans le fief historique du groupe à Strasbourg, Michel Lucas ne veut pas abandonner sa « banque bleue » qu'il dirige depuis douze ans. À tous les étages du groupe, ce Lorientais, surnommé « Lucatorze » règne en monarque (voir ci-dessus). Les banquiers qui le côtoient décrivent son tempérament colérique et ses coups de gueule mémorables. Mais les plus proches n'oublient jamais de mentionner sa rondeur et son côté chaleureux. « Il peut être charmant comme brutal », résume un banquier qui le fréquente depuis plusieurs années.Cette double facette de sa personnalité lui a permis de mener d'une main de fer le Crédit Mutuel depuis vingt-cinq ans. Au début des années 1990, il profite des difficultés financières de certaines fédérations pour récupérer celles de Dijon, Lyon et Paris au sein de celle de Strasbourg. C'est le début de la boulimie du Crédit Mutuel Centre Est Europe. Le premier grand virage intervient en 1998. Alors que les grandes banques Société Généralecute; Générale, BNP ou le CCF lorgnent la privatisation du CIC, il rafle la mise, au nez et à la barbe de tous. la crise, une chanceDécidé à mener à marche forcée l'expansion de son groupe, Michel Lucas se lance seul à l'assaut des Galeries Lafayette, en 2005, pour mettre la main sur leur spécialiste du crédit à la consommation Cofinoga, codétenu par BNP Paribas. Mais c'est sans compter sur la détermination et l'habileté de Michel Pébereau et de Baudouin Prot, les deux patrons de la banque de la rue d'Antin, qui remportent la mise. Michel Lucas sait toutefois rester patient. Il commence à tisser sa toile à l'étranger en prenant 2 % du capital de la banque populaire de Milan. En 2008, la crise va être sa chance. Alors que ses concurrents croulent sous les pertes de leurs activités de marché, il sort son chéquier pour racheter la filiale allemande de Citigroup pour 5 milliards de dollars. Une incursion outre-Rhin très logique pour la banque alsacienne. Il n'oublie pas non plus de s'implanter en Espagne aux côtés de Banco Popular afin de profiter de la recomposition du marché. Entre-temps, il a su accéder à une nouvelle clientèle en France en pénétrant les réseaux de la grande distribution 3 Suisses, en rachetant Cofidis, et en mettant la main sur la banque du groupe Casino, Il a ainsi marqué des points précieux dans la guerre que se livrent les banques pour capter les clients dans tous leurs actes d'achat. M.Pe.
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