Rentrée sociale douloureuse chez Orange

Grève nationale pour Sud-PTT, la CGT et FO. Préavis locaux pour la CFE-CGC. Vêtements noirs et rencontres avec les managers pour la CFTC. Manifestations silencieuses et brassards verts ? symboles d'espoir ? pour la CFDT. La journée du 10 septembre s'annonce mouvementée chez Orange. En ordre de bataille, les syndicats attendent de pied ferme des mesures concrètes de la part de leur direction, accusée de ne pas mesurer la gravité de la détresse de certains de ses salariés. Cette date n'a pas été choisie au hasard. Une réunion du comité national d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CNHSCT) se tiendra ce jour-là. Olivier Barberot, DRH du groupe, y participera exceptionnellement. Ce dernier aura fort à faire pour apaiser les syndicats.D'autant qu'un nouveau suicide parmi le personnel vient assombrir l'atmosphère. Un chercheur s'est donné la mort le 30 août, en Bretagne. Il s'agissait d'un militant CFDT, très investi dans sa vie professionnelle. C'est le quatrième de l'été, le 21e depuis le début 2008. « Le problème n'a pas pu être réglé alors qu'il était identifi頻, se lamente Claude Thirion, délégué CFDT. « Les récents drames prouvent que les mesures prises depuis 2000 ne sont pas appliquées et qu'elles restent au stade des incantations. À terme, cela pourrait poser des problèmes au groupe en termes d'image et d'efficacit頻, affirme François Terseur, membre CFDT du CNHSCT.médecins submergésCes suicides ne seraient que la partie émergée de l'iceberg, affirme le syndicat. Les cellules d'écoute, mises en place par la direction en 2007, reçoivent plusieurs centaines de personnes par an. De leur côté, les médecins du travail sont submergés par les demandes venues des 90.000 salariés français d'Orange. À tel point que certains médecins démissionnent devant la lourdeur de la tâche et le manque de moyens, tandis que d'autres réclament une prise en compte rapide et collective des personnes en souffrance, qui peinent à digérer les changements imposés par la mue de l'entreprise (voir notre édition du 18 août). Une étude de l'Agence nationale de l'amélioration des conditions de travail est en cours. Ses conclusions sont attendues au printemps 2010. En attendant, Olivier Barberot a rencontré les syndicats le 25 août pour leur annoncer ? entre autres ? un renforcement des équipes de médecine du travail, des services sociaux et des équipes RH de proximité, ainsi que la prochaine déclinaison de l'accord interprofessionnel sur le stress. D'après une récente étude de l'Institut national de veille sanitaire, le mal-être au travail se retrouve chez 24 % des hommes et 37 % des femmes. L'étude montre du doigt « le déséquilibre effort/récompense et le fait de travailler d'une façon qui heurte la conscience professionnelle ». Depuis la fin 2006, un plan de départs en préretraite a été suspendu. Selon un spécialiste des risques psychosociaux, ce type de dispositif constitue une soupape pour les salariés sous pression.
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