L'accompagnement des élèves handicapés toujours en panne

éducationScolariser son enfant handicapé en « milieu ordinaire » relève du parcours du combattant malgré la loi de 2005. Certes, la situation s'améliore, comme l'a rappelé Luc Chatel lundi dernier : on compte cette année 185.000 élèves handicapés contre 134.000 en 2004-2005 et le nombre des unités d'intégration (UPI) va être porté à 2.000 en 2010 contre 1.239 en 2007?Mais cela ne règle pas le problème de l'accompagnement en classe. Piliers de cette fonction, les auxiliaires de vie scolaire ou AVS. Créés en 2003, ils sont aujourd'hui quelque 12.000 (dont 10.000 individuels ou AVSI). Or les premiers embauchés (un millier) ont vu leurs contrats (trois ans renouvelables une fois) s'achever en juin dernier et ne seront pas renouvelés. Alors qu'en mars 2009, 2.550 élèves étaient encore en attente d'attribution d'un AVSI, déplore le SNUipp-FSU. Parallèlement, se pose le problème des EVS (emplois de vie scolaire) qui sont, eux, des emplois aidés à l'origine destinés aux tâches administratives. Face à la pénurie d'AVS, 12.000 EVS font donc office d'AVS. Or, 4.000 ont aussi vu leurs contrats expirer en juin 2009.Le ministère se défend en rappelant que, chaque année, de nouveaux contrats sont signés, alimentant le flux et compensant les sorties du dispositif. Mais face aux critiques, il a tout de même consenti deux gestes. Certains AVSI en fin de contrat pourront être embauchés par des associations, qui seront subventionnées. Une convention a été signée en ce sens, mardi dernier, avec trois d'entre elles. « L'État se désengage clairement », critique Jean-Marie Barbier, selon qui seuls 500 AVS ont été embauchés à ce jour par une association. Luc Chatel a aussi annoncé en fin de semaine dernière la création de 5.000 nouveaux contrats aidés. Mais cela ne suffira pas à assurer l'accompagnement de 10.000 élèves handicapés supplémentaires par an, fait valoir Jean-Marie Barbier. Un « scandale »Bref, la situation est « scandaleuse », juge Thierry Cadart, secrétaire général du SGEN-CFDT, qui condamne le recours aux emplois précaires et l'absence, parfois, de formation. « Cela fait six ans que nous revendiquons la création d'un vrai métier », regrette Jean-Marie Barbier. Luc Chatel a promis l'ouverture de discussions en vue d'une reconnaissance et d'une définition du métier d'accompagnant. Clarisse Jay
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