Paris reprend l'initiative pour aider les producteurs de lait

gricultureLes ministres européens de l'Agriculture se préparent à un débat difficile sur le lait aujourd'hui à Bruxelles. La Commission compte autoriser le versement anticipé des paiements directs aux producteurs dès le 16 octobre au lieu du 1er décembre, ainsi que le doublement temporaire à 15.000 euros des aides d'État dites «  de minimis ». Mais dans une lettre adressée le 31 juillet à la commissaire à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel, et obtenue par « La Tribune », huit pays dont la France et l'Allemagne qualifient les mesures proposées par l'exécutif européen de « largement insuffisantes ». Ils demandent une véritable stratégie « pour accompagner la suppression progressive du dispositif actuel de quotas laitiers » et plaident pour qu'« un gel de l'augmentation des quotas laitiers au niveau européen soit envisag頻. Face à eux, et tout en avouant avoir le sommeil perturbé par la situation du marché, la Danoise reste inflexible. Elle considère que le relèvement des quotas laitiers n'a rien à voir avec la baisse du prix du lait. Son entourage répète à l'envi que la production sur un an a diminué et se situe actuellement 5 % en dessous des niveaux autorisés. « Le futur du système de quotas est très clair?: il sera aboli en 2015 », a martelé Mariann Fischer Boel mercredi devant le Parlement européen. José Bové accuse la commissaire de n'avoir « toujours rien compris à la crise laitière ». L'eurodéputé Vert menace d'une « grève de la faim » pour accompagner les producteurs qui envisagent une « grève européenne du lait » si la réunion du jour ne répond pas à leurs attentes. un label d'origineBruno Le Maire compte présenter avec son homologue allemande des propositions pour une « nouvelle régulation européenne du marché laitier ». Le ministre de l'Agriculture a adopté une approche à mi-chemin entre les revendications des producteurs et la politique de libéralisation de la Commission. Excluant tout retour « à des prix administrés et à des quotas », il refuse néanmoins de laisser le marché « aux seules forces de la concurrence, car la dérégulation ne marche pas ». Conformément à la lettre des huit, Bruno Le Maire va proposer le renforcement d'outils comme le stockage du lait sous forme de poudre « de façon à faire remonter les cours ». Il va plaider pour « une vraie contractualisation entre le producteur et l'industriel » afin de garantir « une stabilisation du revenu de l'exploitant », et va suggérer la création d'un label d'origine sur une base volontaire ou légale, du type « Lait de France ». Yann-Antony Noghès, à Bruxelle
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