TF1 : la liste au père Noël de Nonce Paolini

«Pendant que le bateau prend l\'eau, l\'orchestre continue de jouer ». L\'entrée en matière de Nonce Paolini, lors du colloque NPA mardi a été pour le moins violente. Le patron de TF1 intervenait après deux tables rondes, la première portait sur la fiscalité du numérique, où était notamment représenté Google, et la seconde évoquait les six nouvelles chaînes de la TNT qui seront lancées en décembre. Même si TF1 donnera lui-même le coup d\'envoi à HD1, une chaîne dédiée aux séries et au cinéma, le PDG a prédit un avenir funeste à ces nouveaux canaux. « Je suis certain que ces chaînes vont perdre de l\'argent pendant longtemps. Est-ce un progrès industriel ? », s\'est interrogé le patron de la Une.Les géants du Net en ligne de mireEgalement en ligne de mire, Google, Amazon, ou Netflix, qui envahissent progressivement le secteur de la télévision gratuite (Google TV et YouTube) et payante (Netflix ou Amazon, qui doit lancer son service de vidéo à la demande en mars 2013). « Les écosystèmes nationaux vont être bouleversés si ce n\'est pas balayés par des acteurs qui sont d\'un cynisme absolu », s\'est emporté Nonce Paolini, qui rappelle aussi que le secteur de la télévision, sur fond de baisse de la publicité, est en crise. « Il ne faut pas un régime à deux vitesses. La règle du jeu posée est malsaine ».L\'échec de l\'exception culturelleLe patron de TF1 a aussi fustigé la réglementation étouffante de la télévision, qui « nous empêche de faire notre métier ». « Les services juridiques des chaînes constituent notre meilleure diversification ces dernières années, ils ne cessent de prospérer. Les avocats aussi », a-t-il plaisanté, pointant du doigt les effets des obligations en matière de production audiovisuelle des chaînes qui n\'ont pas permis d\'avoir des programmes commercialisables à l\'étranger. « L\'exception culturelle française, c\'est de ne pas avoir de champion européen du secteur et d\'avoir des productions françaises qui ne s\'exportent pas. C\'est le résultat de la réglementation », s\'est-il lamenté.Les trois voeux de Nonce PaoliniAlors que la période de Noël approche, Nonce Paolini a donc formulé trois vœux. Premier sujet qui lui tient à cœur, la \"scripted reality\" ou télévision du réel, ces nouveaux programmes à mi-chemin entre la télé-réalité et la fiction. « Il faut que ces programmes, qui font vivre des producteurs et des auteurs soient considérés comme de la fiction. Il n\'y a qu\'en France que l\'on se pose cette question », a-t-il martelé. Actuellement, les chaînes ne peuvent pas comptabiliser ces programmes qui se multiplient dans leurs obligations de diffusion et de production. Ces programmes ne peuvent pas non plus revendiquer de financement de la part du Centre National du Cinéma.Un \"choc de fiscalité\" nécessaireDeuxième requête de Nonce Paolini : une modification de la réglementation vis-à-vis des sociétés de production. « Il faut arrêter de mettre dans un camp les diffuseurs dans l\'autre les producteurs. Il faut pouvoir faciliter leur intégration verticale », a indiqué le PDG qui revendique le droit de pouvoir prendre des participations dans ces sociétés. Enfin, le PDG réclame - c\'est la mode - « un choc » de fiscalité. « Il n\'est pas concevable qu\'au niveau européen, on n\'ait pas conscience des dangers de l\'extraterritorialité », a-t-il dit en référence directe aux systèmes d\'optimisation fiscale mis en place par les géants du Net.  
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