Le soutien à Fannie Mae et Freddie Mac porte ses fruits

Un record vieux de plus de dix-sept ans. Mercredi, la différence de rendement entre les obligations adossées à des crédits hypothécaires émises par Fannie Mae et les bons du Trésor américains à 10 ans a atteint 0,65 %, son plus bas niveau depuis mai 1992, et évoluait hier aux alentours de 0,66 %. Ce tassement traduit le succès des efforts colossaux déployés par les autorités américaines pour assurer à l'agence de refinancement hypothécaire et à sa consoeur Freddie Mac, piliers de la relance du marché immobilier américain, les coûts de refinancement les plus bas possible.Cette différence, qui mesure la prime de risque exigée par les investisseurs pour détenir la dette émise par les deux organismes plutôt que les très sûres obligations à 10 ans, avaient bondi de 1 % à près de 2,4 % entre début 2007 et mars 2008. En cause, les pertes des deux agences, qui culminent déjà à près de 200 milliards de dollars depuis le début de la crise des subprimes. Tombés sous la tutelle de l'État en septembre 2008, les deux organismes sont en effet chargés de racheter aux banques les prêts immobiliers octroyés à des particuliers, pour ensuite les refinancer en émettant des obligations. Mais avec la hausse des impayés liés à la baisse des prix immobiliers et à la montée du chômage, leurs portefeuilles accumulent les pertes. Les prêts affichant un retard de paiement de plus de trois mois représentaient ainsi 4,72 % des portefeuilles de Fannie Mae au troisième trimestre 2009, contre 1,15 % début 2008.Les autorités américaines font donc tout pour assurer des finances bon marché aux deux géants, qui possèdent ou garantissent près de 50 % des 11.700 milliards de dollars de prêts hypothécaires américains. Dernier geste en date, le Trésor s'est engagé le 24 décembre à éponger sans limite pour les trois années à venir les pertes des deux agences, afin de rassurer les investisseurs. De son côté, la Fed pourrait décider de prolonger son programme d'achat de 1.250 milliards d'obligations adossées à des créances hypothécaires, lancé en janvier dernier pour soutenir le marché. Certains membres de l'institution ont ainsi émis l'idée de son extension au-delà de la fin mars lors du dernier comité de politique monétaire. Julien Beauvieux
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