Avec le site d'information Huffington Post, AOL se cherche un nouveau destin

Divorcé de Time Warner en 2009, AOL continue de se chercher un avenir. Une quête qui se fait à prix d'or. Le groupe américain vient de mettre la main sur le Huffington Post pour 315 millions de dollars, dont 300 millions payés en cash. Ce site d'information, créé en 2005 par l'éditorialiste politique Arianna Huffington, s'est taillé en quelques années une place de choix sur la Toile avec 25 millions de visiteurs uniques, selon Comscore. D'un format blog politique estampillé démocrate, le Huffington Post, qui mise essentiellement sur les blogs des internautes, couvre désormais tous les champs de l'information généraliste (people, économie, santé, mode de vie, loisirs...). Avec 200 personnes dont une soixantaine de journalistes, le site, rentable l'an passé, devrait générer un chiffre d'affaires de 60 millions de dollars en 2011, un chiffre qui a quasi doublé en un an, selon la presse américaine. Avec le Huffington Post, AOL, qui réalise sa plus grosse acquisition depuis sa séparation d'avec Time Warner, tente de donner un coup d'accélérateur à l'audiences de ses sites d'informations. En décembre 2010, la partie « News » d'AOL aux États-Unis affichait une modeste hausse de 6 % avec 35 millions de visiteurs uniques, selon ComScore. Signe de ce volontarisme, Arianna Huffington chapeautera un large pôle, baptisé Huffington Media Group, qui incluera toute la partie informations d'AOL, mais aussi d'autres services comme le site de cartographie MapQuest ou Moviefone (publicité, informations sur mobile). Dans le contenu, AOL multiplie les tentatives. En février 2009, il a lancé Patch pour se développer dans l'information locale. Le principe : un journaliste professionnel est embauché pour développer une plate-forme d'information au niveau local, et animer une communauté. Fin 2010, Patch était implanté dans 775 villes aux États-Unis. Une coûteuse initiative qui lui a rapporté 3 millions de visiteurs uniques en décembre dernier, selon Comscore. Il a aussi lancé Seed, une plate-forme invitant les citoyens-journalistes à proposer leurs contenus (textes, photos...) pour les diffuser sur le portail. En septembre 2010, AOL a repris Crunch, le site d'information spécialisé sur la Silicon Valley Tech, pour un montant estimé à 25 millions de dollars. Créneau délaissé par GoogleAvec le Huffington Post, AOL touche maintenant 117 millions de visiteurs uniques chaque mois. Son objectif : se refaire dans la publicité en ligne classique (le « display », qui correspond à tous les formats de bannières graphiques), alors qu'il abandonne progressivement son métier d'origine, la fourniture d'accès Internet. Il vise un créneau sur lequel, Google, qui domine les liens sponsorisés (des liens commerciaux qui apparaissent dans ses pages de recherche), est en effet très peu présent. Là aussi, AOL investit. Il vient de racheter la régie de publicité vidéo GoViral pour 74,1 millions de dollars. Reste à faire fructifier ces investissements. Car, pour le moment, AOL qui a supprimé 2.500 postes l'an passé, est en perte de vitesse. En 2010, son chiffre d'affaires a reculé de 26 % à 2,4 milliards de dollars. Et ce déclin a autant affecté la partie abonnement que publicité. Il est vrai que le groupe a fermé ses bureaux à l'étranger, notamment en France. Mais même aux États-Unis, les revenus publicitaires ont baissé de 8 % au quatrième trimestre 2010.
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