Les journalistes de trois grandes rédactions testent leur droit de vote

Sauf surprise de taille, « Libération », « Le Nouvel Observateur » et « Le Monde » auront en fin de semaine chacun un nouveau directeur avec respectivement Nicolas Demorand, Laurent Joffrin et Erik Izraelewicz. Conformément aux statuts de ces titres, ce sont les salariés qui donneront leur aval ou pas à leur arrivée à la suite d'un vote à la majorité qualifiée. Mais le choix de ces hommes revient aux actionnaires, Édouard de Rothschild pour « Libé », Claude Perdriel pour « l'Obs » et le trio Bergé-Niel-Pigasse (BNP) pour « Le Monde ».Au « Nouvel Obs », le vote qui se déroulera mardi pour l'arrivée de Laurent Joffrin semble une formalité tant son retour était espéré suite au départ brutal de Denis Olivennes pour Europe 1. Pour Erik Izraelewicz, la partie s'annonce beaucoup plus serrée car des voix dans la rédaction du « Monde » se sont élévées pour dénoncer le choix des actionnaires. Pour Nicolas Demorand, l'étape a été franchie lundi soir. Il a recueilli 56,7 % de « oui » malgré un certain suspense. « Aucune expérience en presse écrite », avait-on pu entendre à « Libération » concernant celui qui a effectué pratiquement toute sa carrière à France Inter. Élu, mais à quelle majorité ?Au sujet d'Erik Izraelewicz, c'est la méthode du trio BNP qui a été dénoncée par certains journalistes qui ont le sentiment qu'on leur a imposé ce candidat. Une dizaine de prétendants s'étaient fait connaître et les journalistes auraient voulu pouvoir être en mesure de choisir entre deux ou trois finalistes. Reste qu'au « Monde », personne n'a vraiment intérêt à ce qu'il ne soit pas élu. Car cela envenimerait des relations déjà tendues entre la rédaction et les actionnaires. La question n'est donc pas tant de savoir s'il sera élu, mais avec quelle majorité. Erik Izraelewicz doit recueillir au moins 60 % des suffrages, tandis qu'à « Libération », il suffisait à Nicolas Demorand de ne pas avoir plus de 66 % des votants contre lui. S'ils sont largement élus, les nouveaux directeurs auront une vraie marge de manoeuvre pour diriger leur journal et mener leur projet. « Un Izra à 60 % tout juste et c'est une situation explosive assurée », pointe un journaliste du quotidien. Le trio BNP a donné lundi un coup de pouce à son poulain en promettant dix embauches de journalistes et une augmentation de la pagination s'il était élu... Sandrine Bajo
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