Une Madame « taxe carbone » à Bruxelles

Pour tenter d'imposer son idée de taxe carbone aux frontières, qui suscite peu d'enthousiasme parmi les 27, la France vient de charger l'eurodéputée Françoise Grossetête de promouvoir le projet à Bruxelles. Cette nomination, de la part de Pierre Lellouche, secrétaire d'État aux Affaires européennes, et de Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, a tout d'une contre-attaque. Elle intervient alors que la Commission vient d'écorner sérieusement l'idée de Nicolas Sarkozy. Un rapport bruxellois énumère les « inconvénients » de cette proposition qui consiste à taxer aux frontières de l'Europe les produits des pays pollueurs. Elle pourrait « provoquer des conflits commerciaux et des mesures de rétorsion ». La tâche de sa nouvelle « ambassadrice » va consister à réunir le maximum d'eurodéputés pour faire bouger les choses à la Commission. « Il y a 18 mois, quand on discutait le paquet énergie-climat on disait qu'en cas d'échec à Copenhague, il y aurait une taxe carbone aux frontières. Il faut appeler un chat un chat Nous avons eu un échec à Copenhague », déclare Françoise Grossetête à « La Tribune ». Bruxelles met également en avant des considérations réglementaires : l'OMC pourrait considérer cette taxe comme une forme de protectionnisme. « Un rapport de juin 2009 de l'ONU et de l'OMC dit qu'un mécanisme d'inclusion carbone aux frontières est compatible avec les règles de l'OMC », rétorque la Française. Plusieurs pays européens tels que les Pays-Bas et le Danemark restent opposés à une taxe carbone aux frontières de l'UE. Mais le plus difficile sera, de l'aveu de la nouvelle « ambassadrice », de « convaincre les Allemands ».Yann-Antony Noghès, à Bruxelle
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