Le FMI dévoile sa boîte à outils pour évaluer le risque systémique

Le secteur financier a besoin d'une chirurgie lourde en matière de régulation », a déclaré lundi le patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn, lors d'un colloque à l'université George Washington. Le rapport sur la stabilité financière mondiale du FMI, publié mercredi soir, pose donc un diagnostic : la crise de 2008 était une crise de liquidité du système financier dans son ensemble, et non une crise de solvabilité de certains établissements ; il faut donc développer des outils spécifiques pour mesurer et contrôler le risque de liquidité systémique.Le FMI note que le nouveau cadre prudentiel de Bâle III, en poussant les banques à renforcer leur liquidité, contribuera indirectement à limiter ce risque. Mais en cas de crise, les actions d'une banque pour assurer sa liquidité (telles qu'un retrait du marché interbancaire) peuvent déstabiliser d'autres établissements. Ces interactions, le FMI propose de les appréhender au niveau global selon trois approches différentes.souplesseLa première méthode consiste en un test de résistance (« stress test ») au niveau macro, ce qui permet d'évaluer l'impact d'une éventuelle dégradation de l'environnement économique ou financier sur le risque de liquidité d'un groupe de banques, à l'image de ce que les régulateurs font déjà au niveau d'un établissement.Le FMI propose aussi un indice de risque de liquidité systémique qui capte la hausse des primes de risque sur le marché. Un outil qui aurait permis de voir venir les grands accès de fièvre de ces dernières années (voir illustration).Le Fonds propose enfin un modèle de liquidité ajustée du risque systémique, qui s'appuie sur les bilans financiers et les données de marché pour fournir une mesure prospective du risque de liquidité. De quoi permettre aux régulateurs de calculer la probabilité d'un effondrement de la liquidité mondiale, et même la contribution de tel ou tel établissement à cet effondrement. Cet outil permet ainsi d'établir que pendant la crise de 2008, le risque de liquidité global est devenu supérieur à la somme des risques au niveau de chaque établissement. D'où l'importance de prendre en compte l'aspect systémique.La mise en oeuvre de telles méthodes permettrait de donner un prix aux mesures prises par les banques centrales pour soutenir la liquidité de tel ou tel établissement... Et donc le prix à payer pour ce soutien. Autre avantage crucial, ces trois méthodes sont assez souples pour couvrir aussi « les institutions non bancaires qui contribuent au risque de liquidité systémique », souligne le FMI.
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