Eric Besson repart au combat sur l'identité nationale

Il a demandé à changer de poste ministériel après la lourde défaite de l'UMP aux élections régionales des 14 et 21 mars. Le ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale, un des « marqueurs » du sarkozysme, a donc été proposé à Xavier Darcos, ministre du Travail démissionné, qui a refusé. Et Eric Besson, qui rêvait du Budget ou d'un autre portefeuille à Bercy, est resté rive gauche pour continuer de porter la politique de l'immigration. Le 31 mars, Eric Besson a présenté en Conseil des ministres un nouveau projet de loi sur l'immigration, le cinquième en sept ans, s'attirant les foudres de députés de gauche, notamment PS et Verts, et de chercheurs, membres de l'association « Cette France-là », qui ont lancé un audit pour évaluer la politique du gouvernement vis-à-vis des étrangers. Mais c'est sur le terrain de l'identité nationale que le ministre de l'Immigration était le plus attendu après la défaite électorale. Ce jeudi, Eric Besson a convié des personnalités françaises, mais aussi étrangères, à plancher à Paris sur les « identités nationales » et l'« identité européenne », un moyen de diluer quelque peu un sujet controversé. le jeu du Front nationalNombre de voix, à gauche mais aussi à droite, lui ont reproché d'avoir fait le jeu du Front national en lançant un débat sur l'identité française à quelques mois des élections. Un débat « inopportun », selon Alain Juppé, qui a « redonné de l'oxygène » à l'extrême-droite, selon Christine Boutin, et « a profité davantage au FN qu'à l'UMP », selon Jean-Claude Gaudin. La situation s'est tendue avant même le second tour des régionales lorsque Eric Besson s'est engagé dans une vive polémique avec Stéphane Guillon, auteur d'une chronique humoristique quotidienne sur France Inter. Le comédien l'avait présenté comme « une taupe du Front national ». Eric Besson l'a accusé d'avoir « des méthodes et des propos de facho, mal déguisés sous un look bobo et une vulgate supposée gaucho ».Sur le fond, Eric Besson a rejeté les critiques, en soulignant que le FN avait perdu des voix depuis les régionales de 2004. Et il a défendu la poursuite de son débat sur l'identité nationale, même habillé aux couleurs européennes. « Les Français ont d'autres soucis, mais c'est dans l'intitulé de mon ministère. Vous n'allez pas reprocher à Roselyne Bachelot, ministre de la Santé et des Sports, de s'occuper des sports », s'est-il défendu la semaine dernière. Hélène Fontanaud
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