Les placements qui résistent à l'inflation

On la croyait ficelée, bâillonnée... Et pourtant, l'inflation est de retour. Les taux restent encore raisonnables à 1,7 % en rythme annuel à fin février en France. Mais avec la hausse des prix de l'énergie (le baril de pétrole a franchi les 120 dollars cette semaine) et des denrées alimentaires, le compteur pourrait s'emballer, malgré la vigilance de la Banque centrale européenne, qui a fixé un plafond à 2 % par an (un niveau dépassé dans l'Union, où l'inflation a bondi à 2,6 % en mars, selon les estimations d'Eurostat). Dans le même temps, les taux longs augmentent eux aussi, portés par l'endettement des États et les risques souverains...Pour les épargnants, le retour de l'inflation n'est pas une bonne nouvelle, car elle engloutit une partie des rendements financiers distribués. Le livret A, même s'il est remonté à 2 % depuis février, permet tout juste de maintenir le pouvoir d'achat de l'épargne. C'est à peu près la même chose pour tous les placements de trésorerie. Cependant, ces produits présentent un avantage : leur rémunération est revue régulièrement en fonction de la conjoncture. Si l'inflation s'enflamme, les rendements remonteront.A contrario, ce n'est pas le moment d'investir dans des produits qui garantissent un taux d'intérêt fixe dans le temps, comme les comptes à terme ou les obligations. Si les taux continuent à remonter, ils n'en profiteront pas. Sans parler de la perte possible en capital avec les obligations, puisque leur valeur diminue quand les taux d'intérêt remontent.Menace sur l'assurance-vieC'est à peu près le même sort qui attend les détenteurs d'une assurance-vie en euros. Avec un rendement moyen de 3,2 % net, les fonds en euros ont fait mieux que battre l'augmentation des prix l'an dernier, malgré la baisse continue de leurs performances. Mais tous les professionnels préviennent que ces rendements vont encore s'éroder : « Ils pourraient encore baisser de 10 à 20 centimes », soit 0,1 à 0,2 point, estime Cyrille Chartier-Kastler, président de Facts & Figures, une société de conseil, qui précise que « la hausse progressive des taux d'intérêt en Europe n'aura qu'une faible incidence sur le rendement de la partie obligataire des portefeuilles en 2011 ». Résultat : les fonds en euros les moins performants pourraient se retrouver en dessous de l'inflation, une fois déduits les prélèvements sociaux. Ce ne serait pas une première : jusqu'au début des années 1980, les détenteurs d'une assurance-vie ou d'une rente viagère perdaient de l'argent tous les ans en valeur réelle ! Et si les taux remontent, les rendements ne se redresseront que lentement, avec un retard dû à l'effet d'inertie de cette gestion.Si les placements de « rentiers » ne sont pas à la fête quand les prix et les taux remontent, il existe certaines classes d'actifs qui, elles, résistent bien, voire qui surfent sur la vague. « La Tribune » a listé les principaux placements qui bénéficient de la hausse des prix (lire ci-dessous). C'est par exemple le cas de l'immobilier et de tous les biens réels (terres, art, bijoux...) dont la valeur ou au moins les loyers suivent en général l'inflation.Vous n'avez pas d'argent à placer ? Il reste toujours la solution d'emprunter à taux fixe ! Ainsi, si les prix remontent ? et à condition que les revenus suivent... ? la charge réelle de remboursement s'allégera au fil des mois.
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