4 pistes pour résister à l'inflation

STRONG>1 - Les obligations qui profitent mécaniquement de l'inflationLes obligations n'aiment pas l'inflation, qui dévalorise leurs revenus, ni la hausse des taux, qui leur fait perdre leur valeur en Bourse. C'est donc un placement à éviter si l'on craint ces scénarios. Sauf que certaines d'entre elles, conçues pour résister à ces éléments peu favorables.Ce sont d'abord les obligations indexées sur l'inflation (OATi), qui sont principalement émises par les Etats. Comme l'indique clairement leur appellation, ces titres voient leur valeur et leur coupon s'apprécier lorsque les prix augmentent. Seul souci : aujourd'hui, les OATi rapportent très peu et leur rendement couvre tout juste l'augmentation des prix. En termes réels, elles ne rapportent donc rien. Il faudrait que l'inflation en France dépasse 2,2 % (hors tabac) pour qu'elles délivrent un rendement supérieur à l'OAT 10 ans. Mais avec ces produits, mieux vaut anticiper, car c'est ce que font les marchés : lorsque l'inflation est là, il est déjà bien souvent trop tard.Autres créances que l'on peut qualifier de « résistantes » : les obligations à taux variable. En général indexées sur les taux monétaires, elles profitent de toute remontée des taux mais aussi de l'amélioration de la situation économique. Ces titres peuvent être achetés en direct, mais cela reste complexe pour le particulier néophyte. Plus accessibles, il existe des fonds spécialisés (lire ci-contre). Ceux qui sont intéressés par l'investissement en direct peuvent toutefois se renseigner sur le site de l'Agence France Trésor (www.aft.gouv.fr). E.L.2 - Les fonds qui misent sur les valeurs corrélées à la hausse des prixL'industrie de la gestion collective prend le risque d'inflation au sérieux : depuis deux ans, plusieurs fonds (Sicav ou FCP) ont été créés sur cette thématique, avec l'objectif de protéger les capitaux, mais aussi de profiter de ces mouvements en battant les indicateurs. La plupart des fonds sont assez conventionnels et jouent majoritairement la carte des obligations indexées, même si elles n'offrent pas des performances remarquables. Ils l'accompagnent toutefois de produits dérivés offrant d'importants effets de levier.« Il n'existe pas de vrais supports reflètant les hausses de prix, observe Philippe Delienne, président de Convictions AM, initiateur d'un de ces fonds. Pour atteindre notre objectif, nous diversifions les investissements sur plusieurs classes d'actifs ou certaines valeurs qui se valorisent dans ces circonstances ». Lesquelles ? Les matières premières (via des actions de sociétés minières dans les fonds), bien sûr, mais aussi des actions d'entreprises susceptibles d'adapter leurs tarifs rapidement, des obligations à taux variable, des titres subordonnés bancaires qui répliquent les hausses de taux, etc.En moyenne, sur les cinq dernières années, ces fonds anti-inflation ont vu leur valeur progresser de 15 %, mais de seulement 2 % sur un an. Pas étonnant, puisque l'inflation est restée sage. Si elle redémarre, les performances devraient être mécaniquement plus élevées. Pour abriter, rien ne vaut une assurance-vie avec sa fiscalité douce ! E.L.3 - Les matières premières, à condition de pouvoir y accéderTous les économistes semblent d'accord sur un point : si l'inflation repart, ce sera dû en grande partie à la hausse des matières premières, notamment du pétrole et du gaz, mais aussi des métaux précieux. Si les investisseurs institutionnels peuvent jouer directement ces marchés au travers de contrats à terme, le particulier aura beaucoup plus de mal. « Les nombreux produits centrés sur cette thématique des matières premières sont des fonds en actions investis en général dans des sociétés minières ou pétrolières. Ils ne répercutent pas automatiquement les augmentations des cours des produits de base », prévient Pierre Garcia, chef de produits Bourse chez le courtier en ligne Fortunéo. Une dizaine de trackers jouent la même carte.Pour investir directement sur du pétrole, de l'or, de l'argent et de multiples autres biens, il existe toutefois des « certificats ». Ce sont des produits relativement complexes comportant un risque de perte totale en capital, qu'il vaut mieux éviter de conserver trop longtemps. Attention, les valorisations ne répliquent pas forcément l'évolution des cours : BNP Paribas vient ainsi d'émettre un bonus capé qui rapportera 11 % le 10 novembre 2011 si le Brent n'a pas baissé de plus de 16 % d'ici à cette date.Pour spéculer sur les matières premières, on peut enfin se tourner vers les warrants, turbos et autres CFD qui permettent de parier avec des effets de levier imposants. Frissons garantis ! E.L.4 - La pierre constitue encore et toujours le meilleur des rempartsL'immobilier est un rempart contre l'inflation. Car quand les prix grimpent, la valeur des immeubles augmente généralement d'autant et les loyers suivent la tendance. « Quelles que soient les époques, cela a toujours été vrai », observe Michele Sephons, PDG de Fiducial gérance. Que ce soit en direct ou via des SCPI (sociétés d'investissement collectif), il est donc possible de se mettre à l'abri d'une augmentation des prix, tout en profitant de rendements supérieurs à ceux de la plupart des produits financiers.Selon le type d'immobilier, l'adéquation entre les loyers et l'inflation sera plus ou moins parfaite : « Dans l'immobilier de bureaux ou de commerce, les loyers sont souvent indexés sur l'indice Insee du coût de la construction, dans lequel l'inflation n'est qu'une des composantes », rappelle Michèle Sephons. Dans l'habitation, en revanche, un nouvel indice de référence des loyers (IRL) s'applique depuis le 10 février 2008. Il correspond à la moyenne sur les 12 derniers mois de l'évolution des prix à la consommation hors tabac et hors loyers. Il est donc parfaitement corrélé.Malgré tout, si l'inflation grimpe mais pas les salaires, c'est la solvabilité des locataires qui viendra freiner les augmentations. La pierre a beau être un refuge, elle n'est pas une assurance tous risques...Afin de diversifier les risques, le plus simple est d'investir au travers de SCPI : elles permettent d'investir dans plusieurs immeubles et locataires et ont rapporté 5,63 % en moyenne en 2010. E.L.
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