... quand le « ? flambeur ? »

Il y a deux ans, jour pour jour, la carrière de Bob Diamond a basculé. À la tête de Barclays Capital depuis alors onze ans, l'Américain comptait profiter du début de la crise et de l'affaiblissement des banques d'affaires américaines pour acquérir Lehman Brothers. Pendant quelques jours, enfermé dans les locaux new-yorkais de l'établissement, il a passé en revue ses comptes. Le week-end fatidique avant la faillite de Lehman Brothers, il a tenté de trouver un accord pour sauver l'établissement. En vain.Le 15 septembre, Lehman Brothers déposait son bilan. Quelques jours plus tard, Bob Diamond n'avait plus qu'à ramasser les morceaux, achetant pour une bouchée de pain les actifs américains de l'établissement.Impossible de dire si Barclays aurait survécu si l'acquisition de Lehman Brothers avait été menée à bien avant la faillite. Ce qui est certain, en revanche, c'est que les actifs achetés à bas prix quelques jours plus tard ont sauvé la banque britannique. Ce sont eux qui ont permis à l'établissement d'afficher un (petit) bénéfice en 2008. Et c'est ainsi que Barclays a évité (de justesse) l'aide de l'Etat britannique.Fidèle à son goût du risque, Bob Diamond a joué serré et a gagné. C'est grâce à cet état d'esprit que l'Américain, originaire d'une famille de neuf enfants, a construit Barclays Capital, la branche de banque d'investissement qu'il a créée en 1997 en rassemblant sous son contrôle plusieurs entités. Depuis, la croissance de cette division a transformé Barclays d'une banque de détail traditionnelle en un géant international de banque universelle.bonus stratosphériquesCe succès s'accompagne aussi de bonus stratosphériques pour Bob Diamond, qui a accumulé près de 100 millions de livres (120 millions d'euros) depuis qu'il est chez Barclays. S'il a renoncé la mort dans l'âme à son bonus en cash l'an dernier, il a cependant conservé le paiement en actions sur le long terme. Les sommes sont telles que Peter Mandelson, l'ancien ministre britannique de l'industrie, l'a surnommé le « visage inacceptable » de la banque. Lui réplique qu'il n'a pas à en rougir, et que ce salaire est lié à sa performance. Symboliquement, juste avant le deuxième anniversaire de la faillite de Lehman Brothers, la consécration de Bob Diamond a un goût de vengeance pour les banquiers d'affaires à travers le monde.E.A., à Londres
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