Les doutes sur la solidité du secteur bancaire ressurgissent

Journée tumultueuse pour les banques européennes. Mardi, presque toutes ont dévissé en Bourse. En France, Société Généralecute; Générale et Crédit Agricolegricole, les plus touchées, perdaient respectivement 3,94 % et 2,79 %, tandis que Barclays reculait de 3,72 %, à Londres. La preuve que la fébrilité des investisseurs à l'égard du secteur bancaire persiste. La publication d'une étude par le « Wall Street Journal » indiquant que certaines banques ont sous-estimé leur exposition à la dette souveraine lors de la conduite des « stress tests » a douché les espoirs nés du succès de ces mêmes tests en juillet dernier. D'après la Banque des règlements internationaux (BRI), les banques françaises détenaient, au 31 mars, 35 milliards d'euros de dettes de l'État espagnol et 20 milliards d'euros de l'État grec. Or, selon les « stress tests », Crédit Agricolegricole, Natixis, BNP Paribas et Société Généralecute; Générale n'en détenaient que 6,6 milliards d'euros (Espagne) et 11,6 milliards (Grèce). Crédit Agricolegricole a été particulièrement visée par ces révélations que la banque conteste absolument.En outre, la publication d'une version provisoire de Bâle 3, dans les pages du journal « Die Zeit », n'a pas contribué à apaiser les esprits, loin s'en faut. Le quotidien allemand a révélé que les nouvelles règles de solvabilité définies par le Comité de Bâle prévoient un ratio de fonds propres Tier One de 9 %, incluant un « matelas de capitaux » de 3 %, prévu pour résister à des chocs économiques. L'institution bâloise souhaiterait également la mise en place de réserves « contracycliques », calculées en fonction de la distribution de crédit. Ce second « matelas », qui serait de 3 %, porterait ainsi les exigences de capitaux à 12 %, soit à un niveau supérieur aux attentes des marchés. Sur ce total, au moins 5 % devront provenir de fonds propres durs (« core »), c'est-à-dire d'actions ou de bénéfices non distribués. Dans les dispositions actuelles, le ratio minimum Tier One est de 4 %, dont 2 % de fonds propres durs, mais l'usage dans les banques est plutôt de viser un minimum de 7 %. anéantir la croissanceLa Fédération bancaire allemande (BdB), se basant sur l'hypothèse d'un ratio Tier One de 6 % conjugué à un matelas supplémentaire de 4 %, chiffrait, lundi, les besoins en capitaux des banques outre-Rhin à 105 milliards d'euros. Mardi, Michel Pébereau, le président du conseil d'administration de BNP Paribas, évoquait sur BFM Radio à propos du projet du Comité de Bâle des mesures « déraisonnables ». « Elles vont assécher le marché interbancaire et anéantir la croissance, qui n'est déjà pas très élevée. Le régulateur va dans la direction qu'il fallait justement éviter. » Selon lui, les banques françaises devront lever 150 milliards d'euros pour s'y conformer. Alexandre Madde
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