L'éditorial de Olivier Provost

Avant une bataille, il est de bonne guerre de crier très fort pour faire peur à l'adversaire. C'est ce que viennent de faire les banques françaises et allemandes alors que se jouent les derniers arbitrages concernant leurs nouvelles règles de solvabilité, dites Bâle 3. Les banques ont donc chargé la barque, brandissant des montants astronomiques de nécessaire recapitalisation?: 150 milliards d'euros de ce côté du Rhin, plus de 100 milliards d'euros de l'autre. De quoi affoler la Bourse et les actionnaires. Même si ces sommes s'entendent dans le cas de l'hypothèse, loin d'être avérée, de la contrainte de fonds propres la plus élevée possible. Ces manoeuvres d'intimidation témoignent en tout cas d'une certaine cacophonie. Le projet initial avait évidemment été présenté comme une menace mortelle par les établissements financiers qui avaient ensuite paru soulagés par ses évolutions moins contraignantes. Les voilà aujourd'hui qui reprennent l'antienne des condamnés. On connaît la chanson ?: imposer aux établissements financiers un niveau accru de fonds propres pour faire face à leurs engagements et limiter les risques, c'est prendre le risque d'assécher le développement de l'économie. Pourtant il existe une alternative?: augmenter le recours au marché, « désintermédier » comme le disent les experts, par exemple en développant le marché des obligations d'entreprise, les « corporate bonds ». Reste à savoir si les banques gagnent plus d'argent en octroyant des crédits aux entreprises ou en réalisant pour elles des émissions obligataires. [email protected]
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