Retraites : face à la pression de la rue, l'exécutif prépare sa réponse

Temporiser pour ne pas donner l'impression de céder à la pression de la rue. Ce mardi, alors que commençait à l'Assemblée nationale l'examen du projet de loi sur les retraites (lire ci-dessous), l'exécutif s'est bien gardé de dévoiler les modifications qu'il pourrait apporter à sa réforme pour tenter d'apaiser la grogne des 2,7 millions de manifestants selon la CGT (1,1 million selon la police). Tout juste, le chef de l'État a-t-il indiqué qu'il fallait « être ferme » sur le coeur de la réforme - le recul de l'âge légal - mais « attentif » sur la pénibilité lors d'un petit-déjeuner de la majorité mardi matin. François Fillon, de son côté, a exhorté les députés UMP à « tenir la ligne » sur le report à 62 ans de l'âge légal de départ et 67 ans pour toucher une pension sans décote. Mais le Premier ministre a promis des « ouvertures en fin de semaine ». Il pourrait notamment annoncer des gestes sur la pénibilité sur France 2 jeudi soir. Pari gagnéL'exécutif n'a guère le choix. Car les syndicats ont, mardi, largement remporté leur pari. Alors qu'ils s'étaient fixés comme objectif de dépasser les 2 millions de personnes présentes à la dernière manifestation contre la réforme des retraites le 24 juin (800.000 selon la police), ils sont parvenus à aller bien au-delà. À Paris, la CGT a comptabilisé 270.000 manifestants - la police 80.000 - quand les chiffrages du 24 juin oscillaient entre 47.000 et 130.000. Quasiment dans toutes les grandes villes de France, les cortèges ont été deux fois plus fournis mardi qu'à la veille de l'été. En début d'après-midi, au démarrage du cortège parisien, Bernard Thibault estimait que « le gouvernement ne pourra pas faire comme s'il ne s'était rien pass頻, ajoutant qu'il avait « l'espoir que le gouvernement prenne conscience que cette réforme ne peut pas passer ». La partie s'annonce délicate désormais pour l'exécutif comme pour l'intersyndicale (CGT, CFDT, FO, Unsa, CFTC, CGC, Solidaires, FSU). Le gouvernement affichant sa fermeté sur le recul des bornes d'âge (62 et 67 ans), les huit organisations devraient, lors de leur rencontre de ce mercredi, décider d'une nouvelle mobilisation dans les prochaines semaines, probablement le 19 septembre. Mais il leur faudra à cette date démontrer leur capacité à maintenir la pression sur l'exécutif. Nul doute que celui-ci se sera ménagé des marges de manoeuvre. Mais ces nouvelles concessions ne devraient pas être dévoilées avant l'examen du texte au Sénat début octobre. Le temps pour le gouvernement de sentir l'évolution du climat social et politique...
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