Obama, réélu, doit réconcilier les deux Amériques

La prime au sortant. Barack Obama en a bénéficié comme ses deux prédécesseurs, George W. Bush et Bill Clinton. «Finir le job», c\'était d\'ailleurs l\'un des slogans de campagne du sortant. Finalement, les déçus d\'il y a quatre n\'auront pas manqué à l\'appel malgré une campagne de Mitt Romney qui a fini sur les chapeaux de roues, les sondages faisant état d\'un match serré.Pour autant, ce second mandat devra se focaliser davantage sur l\'accélaration de la reprise économique et faciliter les conditions pour la création d\'emplois qui reste le point noir du pays aux yeux de nombreux électeurs. Surtout, il s\'agira de prendre ses distances avec l\'industrie financière, très présente dans son entourage. De ce point de vue, le nom du futur secrétaire au Trésor sera une précieuse indication, tant le rôle de Timothy Geithner était loin de faire l\'unanimité.Si cela n\'a pas été mis au crédit du président sortant, la situation économique des Etats-Unis s\'améliore, surtout si on la compare à celle de l\'Union européenne, et cela devrait se confirmer dans les années à venir. Les ménages, qui se sont désendettés, consomment à nouveau. Leur dette totale est à son plus bas niveau depuis 2003, les prix dans l\'immobilier sont en train de rebondir, après avoir chuté de plus de 30% depuis leurs pics d\'il y a 6 ans, et les banques ont recommencé à distribuer des crédits.Une meilleur conjoncture... et le défi de la falaise fiscaleDans ces conditions, certains analystes voient même la croissance doubler en points d\'ici 2014, en passant de 2% cette année à 4% dans les 24 prochains mois. Même sur le front de l\'emploi, les créations sont en hausse. Quant à l\'indice de confiance des consommateurs américains il a atteint son plus haut niveau depuis 4 ans. Les Américains reprennent confiance, c\'est un baromètre qui compte dans la perspective actuelle.Cette embellie résulte aussi de la politique accomodante qu\'a menée la réserve fédérale sous la forme de taux bas et d\'injection de liquidités dans l\'économie du pays. Or cette politique a atteint ses limites.Mais, contrairement à la situation de crise qu\'il avait dû affronter il y a quatre ans en entamant son premier mandat, Obama bénéficie d\'une meilleure conjoncture aujourd\'hui, doublée d\'une solide expérience présidentielle par rapport au néophyte d\'alors. Toutefois, il va devoir composer avec un pays profondément divisé, et faire preuve de diplomatie face à une chambre de représentants dont les premières estimations confirmaient qu\'elle resterait sous contrôle républicain.Or ce clivage, qui s\'était transformé en affrontement en 2011 et avait conduit chacun à camper sur ses positions n\'est plus de mise maintenant. L\'accord provisoire trouvé en 2011 pour redéfinir le plafond de la dette colossale expire à la fin de l\'année et si rien n\'est fait un programme automatique de coupes budgétaires et de hausse d\'impôts s\'enclenchera pour réduire le déficit public de quelque 600 milliards de dollars en 2013, ce qui aurait un effet négatif sur la croissance économique en pleine reprise. Un accord sur la fiscalité pour diminuer l\'endettement du pays avec les républicains est nécessaire, ce qui va passer par des compromis. Le second président Obama va donc devoir se montrer extrêmement convaincant pour réduire la fracture entre deux Amériques.Ce n\'est plus «Yes, we can», mais «Yes, we must».____(Re)voir la déclaration d\'Obama lors de \"Acceptance Speech\" au McCormick Center de Chicago (EN)
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