Les Mérieux se tournent vers la Chine

téPour son premier « grand oral » ce lundi face à la presse et aux investisseurs, Alexandre Mérieux, désormais unique héritier de la dynastie d'industriels lyonnais, avait de quoi se faire la main. Le vice-président de Mérieux Alliance, le holding familial auquel son père, Alain Mérieux, vient de redonner son nom historique d'Institut Mérieux, a annoncé la création d'une société d'investissement en santé. Mérieux Développement investira « jusqu'à 70 millions d'euros » au cours des cinq prochaines années dans des domaines aussi divers que le diagnostic, la prévention, les dispositifs et les services médicaux. « Nous allons identifier 10 à 12 cibles dans lesquelles nous serons des actionnaires minoritaires mais actifs. Nous essaierons de créer un équilibre entre start-up et sociétés établies », a expliqué Alexandre Mérieux. Les zones visées ? « L'Europe, la Chine, l'Inde et le Canada ». Alain Mérieux souhaite, lui, faire de la Chine « le troisième pôle stratégique du groupe, derrière l'Europe et les États-Unis ». « Nous sommes présents dans le pays depuis vingt-deux ans. Nous allons y acquérir des lignes de produits et des activités complémentaires des nôtres », pour un montant de « quelques dizaines de millions d'euros », a indiqué le dirigeant.Pour cela, le holding dispose du produit de la vente de Shantha Biotech, la société indienne de vaccins cédée en juillet à Sanofi-Pasteur pour 550 millions d'euros.« vaisseau amiral »Pas question, en revanche, de voir dans cette opération un prélude à une éventuelle intégration de l'Institut Mérieux dans Sanofi. « La vente de Shantha nous a permis de nous désendetter. Nous pourrons ainsi, le cas échéant, aider financièrement les sociétés que nous contrôlons. Mais il n'est pas question pour moi de passer la main ! » a martelé Alain Mérieux.Spécialisé dans les maladies infectieuses (tuberculose, hépatites, cancers, etc.), l'Institut Mérieux possède un « vaisseau amiral » avec la société de diagnostic BioMérieux, contrôlée à 59 %. Son PDG, Stéphane Bancel, prévoit 1,2 milliard d'euros de ventes pour cette année. Le holding familial possède aussi des participations majoritaires dans la biotech strasbourgeoise Transgene (55 %, lire ci-contre) et dans le groupe américain Silliker (89 %), spécialiste non coté des tests de sécurité alimentaires, qui vise 300 millions de dollars de revenus en 2010. Des activités différentes mais qu'Alain Mérieux voit comme « complémentaires ». D'ailleurs, les investissements en Chine se feront « par le holding ou les différentes sociétés du groupe », précise Alexandre Mérieux. AUDREY TONNELIER
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