Les craintes des investisseurs ne sont pas celles que l'on croit

« Avoir peur quand personne n'a peur, avoir moins peur quand plus personne ne prend de risques » : la définition du marché obligataire par le gourou américain Warren Buffett s'applique bien à la situation actuelle. L'accident de l'émirat de Dubaï ? lorsque la montagne de dettes du groupe immobilier Dubai World a accouché d'un défaut de paiement sur un remboursement de 3,5 milliards de dollars annoncé le 25 novembre ? aurait pu provoquer une perte de confiance généralisée des investisseurs sur les marchés de la dette. L'économiste Philippe Chalmain n'hésite pas, d'ailleurs, à faire un parallèle entre Dubaï et la Kreditanstalt, la banque autrichienne dont la faillite avait provoqué l'importation en Europe de la crise de 1929. Mais sur le marché obligataire, il n'en a rien été. Le rendement de l'emprunt d'État américain à 10 ans s'est au contraire détendu de 15 points de base (0,25 %), de 3,40 % à 3,15 % entre le 23 et le 27 novembre. C'est ce qu'on appelle la « fuite vers la qualit頻, ce mouvement qui avait ramené le rendement des T-bonds à près de 2 % il y a tout juste un an dans le sillage de la faillite de Lehman Brothers. Cela reste le réflexe de base des investisseurs dès que le gros temps menace. À l'opposé, ces derniers craignent une sortie de crise trop rapide. Car elle accélérerait la mise en ?uvre des stratégies de sortie de crise des banques centrales. Risque principalChez Aurel-Leven, l'économiste Jean-Louis Mourier estime que si l'emploi aux États-Unis continue de s'affermir, la Fed pourrait décider, dès le premier trimestre 2010, de renoncer à prendre en pension la totalité des bons du Trésor que leur proposent les banques. Cette fin de la liquidité à bon compte pour les marchés apparaît comme le principal risque pour le marché obligataire. À la veille du week-end, la nette amélioration constatée sur le front de l'emploi aux États-Unis a mis en alerte les investisseurs : le rendement des emprunts d'État à 10 ans du Trésor américain a remonté à 3,50 %. C. T.
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